Le Centre de Recherches Populaires pour l’Action Citoyenne (CERPAC) est une association sénégalaise, de militants associatifs engagés à divers titres dans la recherche d’un renouvellement de la démocratie et des conditions qui favorisent l’émergence et le développement de la citoyenneté active à toutes les échelles (locale, nationale, africaine et mondiale). Ils ont fait le pari de féconder réciproquement leurs expériences par des rencontres sur le terrain, le croisement de leurs réflexions dans des espaces d’échange, et l’interpellation mutuelle.
L’espace culturel Alaa Innde (’qui n’a pas de nom’ en langue pulaar), un volet des activités du CERPAC, est un lieu d’échange intergénérationnel, d’innovation, de recherches et d’échange d’expériences pour des acteurs qui refusent l’uniformisation et l’aseptisation culturelles que tentent d’imposer la mondialisation et le showbiz.
Ce cd résulte de la collaboration de plusieurs musiciens aux styles parfois différents, mais unis par la volonté de faire autrement la musique (voir le dépliant) en refusant de s’inscrire dans les sentiers battus et de traduire les réalités sociales dans leur œuvre musicale. L’Espace culturel Alaa Innde rassemble ces musiciens dont certains capitalisent plus de 20 ans d’expériences musicales alors que d’autres ont moins de trente ans d’âge
A travers ce cd s’expriment plusieurs préoccupations locales, nationales et internationales :
1- La problématique de la « responsabilité » déclinée en français, en Anglais et en wolof (Responsabilités Humaines, Human Responsabilities, Rapalliance et Wareef). Ces textes sont tirés de la « charte des responsabilités humaines » proposée par l’Alliance pour un Monde Responsable, Pluriel et Solidaire (http://www.alliance21.org) dont un des défis majeur est de favoriser l’unité dans la diversité, en proclamant la capacité de nos sociétés à comprendre et à valoriser la complexité des situations, l’interdépendance des problèmes et la légitimité des divers points de vue géoculturels, thématiques, sociaux et professionnels, et en les encourageant à agir en conséquence. Les morceaux Bés (le jour de la délivrance) et Haadama (respect pour l’être humain) participent de cette trame.
2-L’inégalité sociale et la problématique des sans (voix, abris, chômeurs etc.). Cette thématique s’articule des droits économiques, sociaux et culturelles (droit au logement, droit à une vie décente, droit de circuler librement, droit à l’emploi etc.).
Coono (la misère), Fattàlikul (rappelle-toi) et Waliyaan (l’émigré) ont été écrits par des militants culturels qui ont travaillé dans le Front Culturel Sénégalais, un mouvement culturel alternatif.
3- L’urgence de la paix pour l’Afrique’, un continent meurtri par des guerres et des calamités (Génocide, Jàam ngir Africa).
4- La « bonne gouvernance », embarquée dans les soutes des plans d’ajustement et galvaudée sous tous les toits, est fortement discutable car après plus de vingt ans d’application en Afrique, elle n’a pas produit les fruits attendus (équité, transparence, démocratie etc.). Ainsi des acteurs africains dont l’Alliance pour Refonder la Gouvernance en Afrique (http://www.afrique-gouvernance.net/) travaillent pour une gouvernance légitime ancrée dans les réalités africaines. « Refus » et « gouvernance légitime » expriment cette autre vision de la gouvernance.
Nous avons traduit en français (résumé) les textes qui sont en wolof et en soninké.
Les 13 chansons sont ici, VENEZ LES ECOUTER !
En musique... |
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Artistes : Vocal : Adji Binta et Djily Guitare acoustique : Abou Ly
C’est le jour de l’unité des contraires et de la diversité
Une journée d’orage, la nuit et le jour fusionnent
Les vagues en furie vomissent des écumes ressemblant à des linceuls
Quand la poussière a tourbillonné et qu’elle s’est dissipée,
J’ai vu le chat et le chien marcher allégrement côte à côte
J’ai vu le crin jouer paisiblement sur le feu
Ce fut une journée de tristesse qui a accouché du bonheur
Ce jour adviendra, notre destin est (...) |
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Vocal : Alioune Ndione et Makalou
Flûte : Adjouma ;
Guitare basse : Tapha ;
Clavier : Abou Ly ;
Kora : Bayla Fall
Le chant qui fait chavirer des pirogues, ne doit pas être entonné près des rivages
Jeunes de mon pays, déchirez ce voile opaque qui vous masque l’avenir
Jeunes de mon pays, personne ne construira ce pays à votre place
Sachez qu’en voyant le soleil se coucher à l’horizon, il fait jour au-delà
Jeunes de mon pays l’avenir ne se construit pas ailleurs
Le combat pour le plein emploi se (...) |
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4-Refus
- 11 septembre 2008 Vocal : Alioune Ndione et
Mame Marème ;
guitare : Abou Ly ;
Guitare basse : Tapha ;
Flûte : Adjouma
Refrain
Je ne veux
Je n’en peux plus
Je ne veux plus
Je n’en peux plus
Je ne veux plus être cet homme
Qui croit qu’il n’a pas le droit de contester
Cet homme dépourvu de parole
Qui ne sait pas dire non à la soumission
Ce grand absent des instances de prise décisions
Cet homme qui ne sait que consentir
Refrain
Je ne veux
Je n’en peux plus
Je ne veux plus être cet homme
Cet homme qui se laisse faire
Je ne (...) |
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Vocal : Adji Binta ;
Guitare acoustique : Abou Ly |
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6-Haadama
- 11 septembre 2008 Vocal : Makalou et Adjouma ;
Guitare acoustique : Adjouma et Mamadou Goo Ba ;
Clavier : Abou Ly ;
Guitare basse : Tapha ;
kora : Bayla
Haadama est une chanson en langue soninké.
Nul n’est sensé ignorer que l’Être humain fut créé à l’image de son Seigneur (Dieu)
Il est dans l’univers et n’est meilleur que parmi ses semblables
Bref est contre toute forme d’exclusion |
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Alioune Ndione en acapella
Je ne réclame que la paix
Qu’elle soit sous forme de rimes ou de vers libres, peu importe
Je ne réclame que la paix, rien que la paix
En Casamance, les rizières se sont transformées en champs de mines
L’hyène a ravagé les poulaillers en Algérie
Le frère a égorgé son cadet au Burundi
Combiens de morts et de réfugiés au Rwanda
Personne n’osera dire « je ne savais pas »
Aux Congo, en Égypte, au Soudan
Ce sont des hommes en armes qui sont au pouvoir
Partout ce sont des misères et (...) |
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Vocal : Adjouma et Makalou ;
Guitare acoustique : Adjouma et Goo Ba ;
Guitare basse : Tapha ;
Kora : Bayla ;
Clavier : Abou Ly
La paix seulement, uniquement la paix
Ne brisez pas le monde
Ne brisez pas les vies
La terre ne se nourrit pas de sang
Les différences religieuses, culturelles et politiques
Ne sauraient expliquer les massacres |
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Djily et Adji Binta |
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Vocal et guitare acoustique : Abou Ly ;
Guitare basse : Tapha ;
Kora : Bayla
J’ai longuement marché
Jusqu’à usure de mes chaussures
J’ai longuement marché les pieds nus,
Les talons en sang
Un travail harassant a moisi mes os
Le froid me transperce,
Ces haillons me servent de couverture
Cette dalle de ciment est ma maison,
Le ciel obscur mon compagnon
Mon hilaire (instrument aratoire) s’est émoussé
Le marteau a rebondi sur mon front
Il ne me reste qu’à redresser l’échine pour faire (...) |
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Vocal : Alioune Ndione et Mame Marème ;
Flûte : Adjouma ;
Clavier et guitare acoustique : Abou Ly ;
Guitare basse : Tapha
Pour faire face aux défis d’aujourd’hui et à venir
Il est aussi important de s’unir dans l’action
Que de valoriser la diversité culturelle.
Nous réussirons à fonder une société nouvelle.
Chers camarades je m’explique
La dignité de chacun implique qu’il contribue à la liberté
Et à la dignité des autres
Pour que naisse l’équité
Il est certain qu’une paix durable comme nous le souhaitons
Ne (...) |
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