Le Liban en 2005, illustration de la responsabilité citoyenne par Ziad MAJED | ||||
Ceci un rapport narratif, avec quelques photos en rapport avec les moments historiques que nous avons provoqués et dont nous avons été témoins au Liban au printemps 2005, et c’était là une illustration de ce que la responsabilité citoyenne peut signifier. Ce rapport couvre les événements et les activités que nous avons réalisés dans la philosophie de la Charte. Présentation
Le Liban a vécu cette année des événements historiques qui ont changé les conditions politiques établies depuis 1991, quand la guerre s’est terminée et le régime syrien a contrôlé tout le pays. La nouvelle dynamique politique de 2000 (après le retrait des troupes israéliennes qui avaient occupé les zones sud du pays durant 22 années - un événement qui a mis en branle la "justification officielle" de la présence militaire syrienne au Liban) a pris des rythmes différents et a culminé en septembre 2004 avec une campagne nationale contre la violation de la constitution destinée à renouveler le mandat du président Libanais prosyrien. Le régime syrien a réagi à cette campagne en février 2005, et beaucoup croient que ce dernier a ordonné à ses alliés libanais d’assassiner PM Hariri. Le crime violent par lequel Hariri et 19 autres personnes ont été tués a lancé une vague de colère sans précédent dans le pays, et a motivé tous les groupes d’opposition à s’unifier et à appeler au soulèvement pour l’indépendance (Intifada). Les partis politiques et mouvements, de droite, du centre et de gauche se sont rencontrés et ont négocié la création d’une plate-forme politique avec 4 grandes priorités :
L’appel au soulèvement par ces partis et groupes a consisté en la mobilisation des citoyens de tous les bords politiques, de toutes les communautés et milieux sociaux à prendre leurs responsabilités et leur destin en main pour la première fois dans l’histoire du Liban afin de mettre en œuvre les 4 priorités (susmentionnées).
La plus grande manifestation jamais vécue a eu lieu le 14 mars, lorsque plus de 1 million de Libanais ont marché jusqu’au centre de Beyrouth, un centre détruit pendant la guerre puis reconstruit durant la dernière décennie. La manifestation a regroupé 60% de la population active du pays, un record mondial d’après la BBC, l’AFP et différentes sources fiables.
Des étudiants, militants, enseignants, employés du secteur privé, intellectuels et politiciens ont travaillé ensemble et ont mené une expérience nouvelle dans le pays. Le dialogue et les méthodes pacifiques furent les seuls outils utilisés et la construction d’un laboratoire démocratique fut lancée. Un camp de jeunes étudiants de toutes les régions et tendances politiques s’est monté dans le centre de Beyrouth et des milliers de personnes y sont restés jours et nuits. Dans ce camp, des cercles de discussion étaient régulièrement organisés, et des brochures et documents ont été distribués massivement.
En juin, après que l’alliance de l’opposition ait gagné sa bataille et accompli 3 des 4 priorités, l’alliance entre les différentes composantes a pris fin, et un nouveau moment politique fort avec de nouvelles alliances a commencé dans le pays. Le ’communitarisme’ qui s’était affaibli pendant le soulèvement a gagné du terrain du fait des élections parlementaires et de la dure compétition entre les factions et les groupes. En même temps, des assassinats et des explosions visant des intellectuels, des journalistes et des citoyens (que beaucoup attribuent à des actes de vengeance et de terreur du régime syrien) ont replongé le pays dans quelques uns de ses vieux souvenirs de guerre, et ont provoqué une stagnation économique.
Actuellement, le Liban attend le compte-rendu de l’enquête de l’ONU sur l’assassinat de PM Hariri. Le compte-rendu ouvrira sans aucun doute une nouvelle ère dans la région, et dévoilera des tueurs et des terroristes qui ont commis au Liban des centaines d’assassinats et n’ont jamais été punis. Activités réalisées en rapport avec la Charte Pour profiter de ce contexte et pour diffuser la Charte et faire passer le message qu’elle contient à un très grand nombre de personnes, aucune activités n’a été basée directement sur le texte de la Charte lui-même, même s’il a été largement distribué (plus de 15000 copies).
De plus, beaucoup de cercles de discussion sur la responsabilité des intellectuels arabes ont été organisés après l’assassinat du journaliste et historien Samir Kassir et du dirigeant politique Georges Hawi ; les notions de solidarité, d’engagement, d’honnêteté et de volonté étaient au coeur de tous les débats.
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