Le réchauffement climatique et notre responsabilité commune : s’informer pour s’engager dans l’action

La question du réchauffement climatique global, un défi majeur de notre temps, est une « entrée » par excellence pour l’initiation d’une campagne de sensibilisation et d’éducation autour de la question de la responsabilité individuelle de nous tous.

Nous donnerons par la suite un court aperçu de l’état des lieux de la question aujourd’hui (septembre 2005), pour présenter par la suite quelques idées sur le potentiel éducatif de cette question pour une initiation à la notion de la responsabilité humaine.

Changement climatique - état des lieux

L’énergie reçue du Soleil par la Terre, est en partie retenue à l’intérieur de l’atmosphère par certains gaz, qui empêchent qu’elle se dissipe dans l’espace. Grâce à ces gaz à « effet de serre », les basses couches de l’atmosphère se réchauffent et atteignent les températures propices à la vie. Depuis l’apparition de l’industrie, et en raison de son fort développement depuis deux siècles, l’humanité émet toujours davantage de gaz à effet de serre. Ces gaz se concentrent dans l’air, et l’atmosphère devient plus chaude. Le gaz carbonique est le principal problème : nous en émettons dès que nous brûlons des combustibles à base de carbone : pétrole, gaz naturel, charbon et bois. Le réchauffement global de l’atmosphère bouleverse l’équilibre des grandes masses d’air et la planète entière se réchauffe. La température moyenne de la surface de la Terre a augmenté de 0,6 degrés Celcium, depuis la fin du 19ème ciècle. Les scientifiques prévoient une nouvelle augmentation entre 1.4 et 5.8 degrés Celcium jusqu’au 2100. Même si l’augmentation minimale a lieu, celle-là sera plus grande de toutes les augmentations qui ont eu lieu au courant d’un siècle, durant les 10.000 dernières années.

Le changement climatique fait peser sur l’homme de nombreuses menaces, parmi lesquelles :
 déplacement massif de populations dû à l’augmentation de 9 à 88 cm du niveau des mers avec risque d’inondations, voire de submersion, pour le Bangladesh, les atolls du Pacifique et autres régions du monde ;
 risque sanitaire, avec le développement des maladies transmissibles par les moustiques et parasites (paludisme, fièvre jaune, etc.), du fait d’une modification de leurs aires de reproduction ;
 réduction de la sécurité d’approvisionnement en eau avec l’augmentation des sécheresses et l’évolution du cycle de l’eau ;
 accentuation de l’effet de serre avec la fonte du sol gelé en permanence dans les régions froides ce qui engendre l’émission de méthane ;
 réduction de la couverture neigeuse des stations de moyenne montagne et nécessité de mutation économique.

Le changement climatique est une crise globale à laquelle l’humanité entière est confrontée. Ses conséquences sont écologiques, mais aussi économiques et politiques, dans le sens que ce problème est lié aux défis tels que la pauvreté, le développement économique, l’augmentation de la population mondiale.

Une convention internationale pour le climat - le Protocole de Kyoto

Sous l’égide des Nations unies, la plupart des pays du monde ont formé une coalition autour d’une Convention internationale, la « Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques » (CCNUCC), dans le but de chercher les solutions pour faire face au problème. En 1997, les gouvernements se sont mis d’accord sur un amendement à cette Convention, appelé « Protocole de Kyoto », qui est un texte prévoyant des termes contraignants du point de vue juridique. Les pays qui ratifient ce protocole s’engagent à réduire leurs émissions de dioxide de carbone et de cinq autres gaz à effet de serre, ou de s’adonner au commerce des « droits d’émission » s’ils maintiennent ou augmentent leurs émissions.

Des estimations actuelles indiquent que si le Protocole de Kyoto était appliqué avec succès, il conduirait à une réduction de l’augmentation moyenne de la température environ entre 0.02°C et 0.28°C jusqu’à 2050 (source : Nature, octobre 2003), en comparaison avec une augmentation de 1.4°C à 5.8°C entre 1990 et 2100 actuellement prévue par l’IPCC. En raison de cela, plusieurs scientifiques et environnementalistes mettent en doute la valeur et l’efficacité du Protocole et demandent des engagements plus contraignants pour les pays. Il faut aussi noter que le Protocole de Kyoto est un premier pas, puisque l’Article 4.2 de la Convention sur le Climat prévoit une modification des niveaux de réduction exigés, quand les objectifs du Protocole auront été atteints.

Ce protocole a fait suite au sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992. Il peut être ouvert aux 189 pays participant à la convention sur le climat de l’ONU, mais il ne comporte d’engagement que pour 38 pays industrialisés, avec une réduction globale prévue de 5,2 % des émissions de dioxyde de carbone d’ici 2012 par rapport aux émissions de 1990. Le protocole a été ouvert aux signatures le 16 mars 1998 et arrêté le 15 mars 1999. Il est entré en vigueur le 16 février 2005.

Le gouvernement américain a signé la Convention climat des Nations Unies, mais refuse toujours à l’heure actuelle (septembre 2005) de ratifier le protocole parce qu’il considère que cela freinerait l’économie du pays. Les États-Unis sont le plus gros émetteur avec environ 23 % des gaz à effet de serre de la planète. Les États-Unis préfèrent investir dans les nouvelles technologies et refusent tout accord multilatéral contraignant, en justifiant leur non-adhésion par le fait qu’aucune obligation ne pèse sur les pays en voie de développement (en particulier la Chine et l’Inde, deux gros émetteurs de gaz à effets de serre).

La mobilisation internationale des organisations de la société civile

Cette année, la 11ème rencontre de la Conférence des Parties de la Convention sur le Climat aura lieu au Canada, en même temps que la Conférence sur le Climat, c’est-à-dire la première rencontre des signataires du Protocole de Kyoto, entre le 28 Novembre et le 9 Décembre 2005. A cette occasion, un grand nombre d’organisations actives dans plusieurs pays, ainsi que des organisations internationales, préparent une série de manifestations sur le changement climatique. L’objectif de ce mouvement est d’alerter l’opinion publique sur l’ampleur et l’urgence de la crise climatique, de faire pression pour l’adoption d’une action urgente et pour la ratification du Protocole de Kyoto par les Etats-Unis et l’Australie. Les actions prévues vont se culminer dans plusieurs pays, au même jour, le 3 Décembre. L’Appel à l’Action lancé à cette occasion déclare « Nous avons besoin d’un grand mouvement d’opinion publique afin de faire pression pour une action urgente et radicale, sans laquelle nous encourons le risque d’une catastrophe globale de proportions non imaginables. Nous considérons que la Conférence sur le Climat à Montréal représente la meilleure occasion pour lancer une action internationale coordonnée sur le changement climatique pour l’année prochaine ».

Sensibiliser et éduquer pour inciter à l’action

Face au dérèglement des équilibres globaux suite au réchauffement de la planète, qui nous concerne tous, l’action individuelle est nécessaire et indispensable. On peut, à chaque moment de sa vie quotidienne, contribuer à faire face au problème, à travers :
 nos comportements quotidiens : limiter notre consommation d’eau et d’énergie, choisir des produits respectueux de l’environnement, utiliser autant que possible des énergies renouvelables ;
 notre engagement dans une action citoyenne : nous informer, nous mobiliser dans notre quartier et notre ville, interpeler les élus, nous unir au sein d’associations. La mobilisation internationale des ONG du monde entier, planifiée pour décembre prochain, est une excellente occasion pour s’engager : contacter les organisateurs ou les associations les plus proches de nous, s’associer à eux, participer à des actions au niveau local (ou bien organiser soi-même des actions).

Si l’on se place à un autre niveau, on voit qu’un effort de communication et de sensibilisation du grand public sur la responsabilité de chaque individu est plus que jamais indispensable et urgent. Cet effort devra être entrepris par les éducateurs (à tous les niveaux du système scolaire, ainsi que dans le cadre extra-scolaire), les journalistes et les associations. Afin de préparer une intervention dans une classe ou lors d’une animation, afin de préparer un article ou toute une série d’actions de sensibilisation, on peut s’appuyer sur de nombreuses ressources facilement accessibles à travers Internet. On donne par la suite, à titre indicatif, quelques éléments de référence.

Références bibliographiques sur Internet / Contacts :

5. Aujourd’hui, plus de soixante organisations (groupements d’écologistes, de scientifiques, partis verts et autres), du monde entier, soutiennent cet Appel à l’Action sur le climat, pour le 3 décembre 2005. Voici quelques unes parmi elles et leurs coordonnées sur Internet :
 Friends of the Earth International http://www.foei.org
 The European Green Party http://www.eurogreens.org , voir aussi http://www.europeangreens.org
 Climate Network Africa cnaf LML gt.co.ke (voir aussi http://www.greenyearbook.org/ngo/can.htm)
 International Socialist Organisation, Australia http://www.iso.org.au
 ACT for the Earth, Canada http://www.ACTfortheEarth.org
 Green Party of Canada http://www.greenparty.ca/
 OI.KI.A (Athens Ecological Movement) http://www.oi-ki-a.gr
 Legambiente (Italy) http://www.legambiente.com
 Federazione dei Verdi (Italian Greens) http://www.verdi.it
 PVEM Partido Verde Ecologista de Mexico (Mexican Green Party) http://www.pvem.org.mx
 Internationale Socialisten (Netherlands) http://www.milieudefensie.nl
 The Green Party of Aotearoa New Zealand http://www.greens.org.nz
 Zieloni 2004 (Polish Greens) http://www.zieloni2004.pl
 Romanian Social Forum http://www.forumulsocialroman.ro
 Zeleni (Serbian Greens) (Serbia and Montenegro) http://www.zeleni.org.yu
 Iniciativa per Catalunya Verds (Greens of Catalonia) http://www.ic-v.org
 Organization globalizate (Asociación globalizate, España) : http://www.globalizate.org/
 Partija Zelenykh Ukrainy, The Green Party of Ukraine http://www.greenparty.org.ua et http://www.greenparty.org.ua/eng
 Campaign against Climate Change (UK) http://www.campaigncc.org
 The Centre for Alternative Technology (UK) http://www.cat.org.uk
 The Islamic Foundation for Ecology and the Environmental Sciences (UK) http://www.ifees.org
 Scientists for Global Responsibility (UK) http://www.sgr.org.uk
 The Climate Crisis Coalition (US) http://www.climatecrisiscoalition.org
 Climate Ark, a project of Ecological Internet http://www.climateark.org
 GlobalWarmingSolution.org http://www.GlobalWarmingSolution.org
 KyotoUSA http://www.kyotousa.org