Inicio Actividades Actividades regionales América Latina Brasil Iniciativas II Conferencia Nacional Infanto juvenil para el Medio Ambiente Publicado el 19 de junio de 2006
«Prenons soin du Brésil» - Un événement éducatif et social sans précédent por Edith SIZOO II Conférence Nationale d’Adolescents et Enfants sur la Responsabilité pour l’Environnement | ||
“ La jeunesse se préoccupe moins de son destin que de l’espoir”
Imaginez seulement…
Durant quatre jours, pendant la Conférence Nationale, les 600 adolescents délégués ont discuté sur des propositions issues des débats organisés préalablement à tous les niveaux dans le pays. Ils ont formulé une Charte des Responsabilités remarquable avec neuf principes, des actions pour les mettre en pratique et des partenaires avec qui les réaliser. La Conférence s’est terminée par une marche avec les mille participants à la Conférence Nationale, à laquelle s’est jointe Marina Silva, la Ministre de l’Environnement elle-même. Ils ont marché le long de la très large Avenue des Ministères, à Brasilia, jusqu’au Palais Présidentiel, où ils ont remis leur Charte à Luiz Inacio Lula da Silva, le Président du Brésil, au cours d’une cérémonie qui s’est déroulée dans l’enceinte du palais. Lorsque les deux enfants qui avaient été élus à cet effet pendant la Conférence lui ont remis la Charte en main propre, le Président a eu une réaction très brésilienne en les prenant dans ses bras. Il était visiblement ému. Dans son discours il a dit qu’en effet il était très touché, au plus profond de lui-même, expliquant qu’en presque quatre ans de Présidence, il avait reçu de nombreuses délégations. Et que c’est ici et maintenant, tout d’un coup, qu’il a réalisé que toutes ces délégations étaient toujours venues pour lui demander quelque chose ou lui dire de faire quelque chose. Et c’était la toute première fois, a-t-il dit, qu’une délégation venait lui offrir quelque chose : l’engagement de la part des enfants du Brésil d’assumer des responsabilités pour le pays, son peuple et pour son environnement naturel. Des gens qui pensent : je veux que ce rêve devienne réalité...
En 2003, elle engagea Rachel Trajber – une femme très compétente, dynamique et expérimentée –, en tant que coordinatrice de la première Conférence des Enfants et Adolescents sur l’Environnement, qui s’est tenue en 2003, en même temps que la Conférence Nationale des Adultes. Cette première expérience a incité Tarso Genro, à l’époque Ministre de l’Education, à inviter Rachel Trajber à venir travailler dans son Ministère, afin de coordonner le Programme d’Education à l’Environnement du Ministère, dans le cadre d’un processus beaucoup plus large organisé conjointement par les Ministères de l’Education et de l’Environnement. C’est à ce moment là que par le biais de Rachel, membre du Comité national brésilien de la Charte des responsabilités humaines, le processus se centra autour de la notion de responsabilité. Il en résulta une transformation dans le mode de discussion habituel sur les préoccupations sociales et environnementales. Si ce dernier privilégie souvent l’information et se restreint à définir qui sont les coupables, la démarche brésilienne mettait en exergue la question : est-ce que nous-mêmes pouvons assumer des responsabilités pour faire face à ces problèmes, et comment ? Le fait que deux Ministères ont travaillé main dans la main était un autre élément positif de taille dans le processus, car sa mise en œuvre se trouvait dès lors assurée par deux excellents coordinateurs, chacun depuis son Ministère, Rachel Trajber et Marcos Sorrentino, tous deux fortement appuyés par deux fonctionnaires de haut niveau, Ricardo Henriques et Armenio Bello Schmidt. Au cours du processus préparatoire, un nombre impressionnant de personnes ont décidé de participer officiellement aux différentes équipes et commissions, aux niveaux local et national : en tout, plus de deux cents personnes, sans compter les enseignants et les animateurs des 12.000 écoles. Isis de Palma, coordinatrice du Comité brésilien de la Charte des responsabilités humaines, était un membre important du groupe d’animateurs. Les Conférences au niveau des écoles étaient ouvertes aux élèves et étudiants de tout âge et tout niveau ainsi qu’aux employés des écoles et aux membres des collectivités locales concernées. Toutefois, pour des raisons pratiques liées au fait qu’il fallait des jeunes parfaitement à même de lire et d’écrire pour jouer le rôle de délégués de la Conférence Nationale, ces derniers ont été choisis dans la fourchette des 11-15 ans. Une décision intéressante a été de ne pas inviter uniquement des collégiens, mais aussi quatre autres ‘catégories’ d’enfants et adolescents moins formellement organisés : des enfants de la rue (choisis par le biais d’associations travaillant spécifiquement avec eux), des enfants des communautés d’anciens esclaves (les « quilombolas ») et des communautés indigènes brésiliennes (venant de municipalités dotées uniquement d’écoles primaires), et enfin des enfants de familles sans terre vivant en habitat rural (par le biais du Mouvement Sans Terre, MST). En tout, ces enfants représentaient 216 communautés brésiliennes. Enfin, 19 représentants sélectionnés par des organisations de jeunes situées dans d’autres pays d’Amérique du Sud et Centrale, liés au projet Géo Jeunes du PNUE, ont été invités à participer et à aider à animer la conférence. Et à s’en inspirer… Le processus préparatoire : étape par étape, du bas vers le haut Rachel et sa très compétente équipe de jeunes ont commencé par créer un document de travail pédagogique expliquant l’idée même de l’initiative, les objectifs du processus et le fait que le projet visait à impliquer la communauté autour de l’école. Sur le plan du contenu, le document, intitulé Passo, a passo para a Confêrencia do Meio Ambiente na Escola (La Conférence sur l’Environnement à l’Ecole, étape par étape), présente en détails les quatre thèmes principaux qui ont été les piliers portant tout ce processus d’apprentissage et de réflexion. Ces thèmes sont reliés à quatre conventions internationales co-signées par le Brésil : La Convention des N.U. sur la Diversité Biologique, le Protocole de Kyoto sur le Changement Climatique, la Déclaration de Rome sur la Sécurité Alimentaire Mondiale et la Déclaration de Durban sur le Racisme, la Discrimination Raciale, la Xénophobie et l’Intolérance qui y est associée.
Ce document a été envoyé à 46.000 écoles au Brésil avec une invitation à prendre part à ce projet dans le contexte scolaire pour participer ensuite à un processus au niveau national. 12.000 écoles ont relevé le défi et ont intégré ce projet dans leur programme scolaire pendant toute la durée d’un semestre. Il a été demandé à chaque école participante de présenter les résultats du travail fait par l’école en collaboration avec la communauté de trois manières différentes : 1. en formulant des principes de responsabilité et en définissant des actions locales ; 2. en présentant un poster sélectionné parmi ceux réalisés à l’école par les enfants, exprimant leur vision sur les responsabilités pour l’environnement et 3. en élisant deux enfants pour les représenter à la Conférence Nationale répondant à des critères liés à la capacité de mener un groupe, leur intérêt pour la thématique traitée et celle de défendre des décisions prises par leur école. Cette élection était basée sur le principe « des jeunes choisis par des jeunes », avec plusieurs critères de diversité liés au genre, au type d’école, aux enfants handicapés et aux groupes ethniques. Les Conférences au niveau même des écoles, où se situait toute la richesse de l’apprentissage et du dialogue, ont eu lieu dans les 27 Etats jusqu’à fin 2005. Dans cinq de ces 27 Etats, une Conférence a également été organisée au niveau de l’Etat.
Une Conférence marquée par un travail sérieux et beaucoup de joie
Un autre rêve…
Imaginez que ce rêve devienne réalité … : une Conférence Mondiale d’Enfants élaborant une Charte des Responsabilités : VAMOS CUIDAR DO PLANETA! – Prenons soin de la planète ! Comme l’a observé Pierre Calame [1], l’idée est suffisamment folle pour être parfaitement réaliste grâce à la manière dont la voie a été frayée. Grâce au Brésil.
[1] Directeur de la Fondation Charles Léopold Mayer à Paris |