Objectifs et activités by Amina RACHID | ||
L’objectif pour 2004 était double : la réalisation d’une étude sociologique sur le sens de la responsabilité tel que la population égyptienne la perçoit, la vit et la pratique.
Réalisation d’une étude sociologique Nous avons choisi pour des raisons budgétaires de commencer par l’étude sociologique.
a) Classes supérieures, professeurs d’Université, journalistes, parlementaires, médecins, ingénieurs, propriétaires terriens, administrateurs de banques et de sociétés importantes, hommes d’affaires
De même, traversant toutes ces catégories, des étudiants, des militants de partis, de syndicats, d’ONG, groupes des Droits de l’Homme, centres de recherche, formations religieuses (modérées ou fondamentalistes), individus plus ou moins rattachés à l’un ou l’autre de ces groupes, mais ne partageant leurs activités que sporadiquement. Résultats Les principaux résultats obtenus sont les suivants :
La notion la plus apparente est celle consacrée par la tradition : l’homme responsable du gagne-pain, la femme du ménage et des enfants, les responsabilités familiales qu’il s’agisse de la famille nucléaire dans les grandes villes ou étendue à la campagne. Les militants, femmes ou hommes, parlent de la nécessité d’un changement, mais il y a souvent contradiction entre les propos progressistes et la pratique quotidienne. Par rapport à la chose publique il y a un désintérêt qui va en augmentant comparé à des périodes de grande mobilisation et qui va de pair avec la responsabilité comme devoir familial : aux risques de la répression l’on parle de la nécessité de ne pas sacrifier les siens à des engagements dont les conséquences ne sont pas évidentes. Nombreux sont ceux qui ont parlé des temps qui ont changé : on pouvait autrefois donner sa vie pour son pays, aujourd’hui, non. A ces propos s’ajoute le sentiment amer d’une impuissance due à la domination de l’Etat, et la servilité de celui-ci par rapport aux grandes puissances et notamment aux Etats-Unis, considérés comme responsables de tous les maux de l’humanité. Les plus riches se sentent responsables de leurs biens et ignorent complètement leurs devoirs envers les nécessiteux. Les classes moyennes vivent dans l’angoisse des fins de mois et de l’éducation de leurs enfants. Les plus pauvres ont le sentiment que tout les dépasse, qu’ils n’ont aucun droit, que seul l’Etat peut changer les choses mais qu’il ne le fera pas. Les ONG tentent de combler le fossé qui s’est creusé entre les gens et les « responsables », avouant qu’ils ne parviennent pas à y réussir. Les militants ont pour priorité la lutte contre la répression, la défense des droits des paysans et des ouvriers a l’intérieur, et le refus de l’occupation de l’Irak, la défense des droits de la Palestine, a l’extérieur. Nous avons lu et fait lire la Charte, nous l’avons discutée, et dans l’ensemble les gens les plus conscients l’ont trouvée excellente. Mais des réserves sont apparues. Pour les uns comment l’appliquer dans la mesure où nous manquons des conditions propices à mettre en pratique toute responsabilité ? La Charte est importante mais sans les moyens d’en réaliser les buts elle resterait sans impact. D’autres craignent dans notre contexte où l’image de l’Occident est aujourd’hui très négative que seul l’Occident puisse en profiter. Mais le processus est entamé et nous allons avoir besoin de temps pour diffuser la Charte. Cette étude sera bien entendu publiée mais le dépouillement de toutes les réponses n’est pas encore terminé. |