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Publicado em 10 de dezembro de 2005
Traduções disponíveis em: Español .

Tous concernés - tous responsables - tous acteurs : la campagne « Défi pour la Terre » en France

por Yolanda ZIAKA

Temas largos ligados: Educação Ambiental .

Ces derniers temps, on trouve dans les rues de Paris et d’autres grandes villes françaises, une série d’affiches qui choquent. Au-dessous de la photo d’un dauphin mort, allongé au plancher d’une maison, entouré du fil d’une lampe électrique allumée, on peut lire : « quand tu laisses la lumière allumée sans raison, tu détruis notre planète ».

Ou encore, on voit apparaître un singe allongé, bien à l’aise, dans une baignoire pleine d’eau savoneuse et on lit : « prendre une bain au lieu d’une douche détruit la planète ». Ces affiches font partie de la campagne intitulée « Défi pour la terre », initiée par la « Fondation Nicolas Hulot », en mai 2005.

On peut comprendre que l’objectif des concepteurs est bien de responsabiliser et de sensibiliser le grand public, quant à l’impact des gestes quotidiens aux problèmes écologiques globaux : la consommation d’électricité dans la maison contribue au réchauffement climatique, le gaspillage d’eau domestique contribue à l’épuisement des ressources en eau. On peut se douter cependant en ce qui concerne l’efficacité d’un message de ce type ou ses effets pervers probables. Ce message donne l’impression de vouloir plutôt culpabiliser et effrayer le lecteur. Le terme « destruction » employé (« tu détruis... ») est tellement entouré de connotations négatives que l’on se sent presque anéanti devant l’ampleur de la dégradation environnementale que notre oubli (de laisser la lumière allumée sans raison...) a produit. Il faut aussi remarquer que le concepteur du message omet délibérement de se référer aux autres responsables (acteurs économiques et publics), ou de nuancer ses paroles par les termes adéquats (en disant p.ex. « tu contribues à ton niveau à la dégradation environnementale »). Il nous laisse ainsi seuls à porter le poids énorme de la destruction de la planète.

Cependant la « campagne écocitoyenne Défi pour la Terre » vise à responsabiliser le grand public et à susciter l’engagement de chacun à la résolution des problèmes environnementaux, à travers l’adoption d’attitudes adéquates dans sa vie quotidienne. L’« écocitoyenneté » est définie comme une contribution « au développement des idées et des actes en faveur de l’environnement, là où l’on se trouve ». Les affiches publicitaires ont été choisies délibérement comme un moyen pour « secouer » les gens, leur faire comprendre leur part de responsabilité pour la dégradation de l’environnement. La campagne ne reste pas seulement au niveau de la dénonciation de nos actes irresponsables. Elle va plus loin, en proposant des moyens d’action. Ainsi, dans le cadre de la campagne, « Le Petit Livre Vert pour la Terre », qui propose des petits gestes quotidiens pour la protection de l’environnement, a déjà été distribué à 3.500.000 personnes partout en France. Le livre recense plus de 100 gestes en faveur de l’environnement, classés par lieux de vie : « dans les transports », « les achats », « en voyage », « à l’école », « au bureau », « à la cuisine », « dans la salle des bains », etc.

L’opération comporte un volant spécialement conçu pour les écoles. Elle vise encore à associer des entreprises et des collectivités locales, à travers la sensibilisation de leurs employés et de leurs administrés. Dans le cadre de la campagne, on diffuse le « Pacte pour la Terre », une sorte de Charte énonçant des principes et des engagements : « j’ai conscience que les ressources de la planète sont limitées », « j’ai conscience que j’ai une part de responsabilité dans la dégradation de l’environnement », « j’ai conscience qu’il est urgent et possible de changer de cap », « je m’engage à limiter les atteintes que je porte à la planète dans mon comportement quotidien », « je m’engage à exercer mes responsabilités de citoyen dans un esprit solidaire des autres peuples et des générations futures ».

La campagne a pu associer des personnalités du monde de la culture, des sports, de la science et des médias comme l’actrice Isabelle Adjani, le dessinateur Enki Bilal, les généticiens Albert Jacquard et Axel Kahn, le champion du monde Stéphane Diagana, l’écrivain Erick Orsena et autres. La campagne a aussi pu associer l’ADEME, l’Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie.

Le site web de l’opération (www.defipourlaterre.org) met en avant deux idées majeures : « Vous avez plus de pouvoir que vous ne le pensez » et « Aucune action n’est dérisoire, alors faisons vite, chaque geste compte ! ». On y explique que nos consommations quotidiennes (d’eau, d’énergie...) exercent une pression sur la planète. Nous pourrions réduire cet impact sur l’environnement avec des gestes simples à mettre en oeuvre au quotidien. Le site propose « l’essentiel de ces gestes », à appliquer sur chacun de nos lieux de vie : à la maison, à l’école, au bureau, dans la rue...

Il propose aussi une rubrique intitulée « comprendre », où l’on trouve une présentation de deux défis majeurs : le développement durable et le changement climatique. On y explique que « la Terre est bien plus fragile qu’on ne l’imagine et la pression de l’homme, bien plus forte qu’elle ne peut le supporter... Notre modèle de développement semble mis en cause à moyen terme, en particulier par ce phénomène de changement climatique. » On y présente les volets majeurs du développement durable (bonne gestion économique, le progrès social et la préservation de l’environnement) et son objectif qui est de répondre « aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ».

On présente les principes fondamentaux du développement durable :
- principe de précaution : n’attendons pas l’irréparable pour agir !
- principe de prévention : il vaut mieux prévenir que guérir !
- principe d’économie et de bonne gestion : qui veut voyager loin ménage sa monture et réduit ses gaspillages !
- principe de responsabilité : qui dégrade doit réparer !
- principe de participation : tous concernés, tous décideurs, tous acteurs !
- principe de solidarité : léguons aux générations futures un monde viable !

On trouve dans le site une présentation vulgarisée, assez bien élaborée, du phénomène de l’effet de serre, en examinant divers notions scientifiques associées (« la différence entre climat et météo »). On y analyse les impacts de l’activité humaine sur le climat de la planète (l’agriculture, les commerce, l’industrie), les risques liés au changement climatique, les interactions du changement climatique avec d’autres problèmes globaux. Les textes sont courts et la présentation est claire, bien illustrée, agréable à lire et correcte du point de vue de la présentation des données scientifiques. On présente les actes quotidens, au niveau de notre consommation, de l’alimentation, nos deplacements quotidiens, qui ont un impact sur le changement climatique. On se réfère encore au rôle des pouvoirs publics, pour arriver à ce que chacun d’entre nous peut faire pour se mobiliser au quotidien.

Cette responsabilisation au quotidien comporte trois dimensions :
- les comportements quotidiens : surveiller sa consommation d’eau et d’électricité, bien doser les produits ménagers...
- les investissements courants : choisir des ampoules basse consommation, installer une chasse d’eau à double débit...
- les grandes décisions : utiliser des énergies renouvelables, récupérer l’eau de pluie, acheter des appareils en se souciant de leur consommation...

Il est intéressant de constater que la présentation se réfère à l’action citoyenne dans une « démocratie vivante », en nous invitant à nous investir davantage dans la vie de quartier, dans les élections, à chercher l’information qui nous manque, à nous unir au sein d’associations, ) à participer aux débats publics, à interpeler les élus. On y présente, de manière succinte, des exemples d’initiatives citoyennes au niveau local : une coopérative de femmes, à Bamako (Mali), des groupements de familles en Flandres (Belgique) pour la promotion d’une agriculture à petite échelle respectueuse de l’environnement, des actions de sensibilisation des travailleurs menées par deux syndicats, en Wallonie (Belgique), des entreprises engagées dans des pratiques responsables.

Le site comporte des rubriques adressées aux enfants, qui présentent les mêmes thèmes (climat, effet de serre, changement climatique, solutions possibles) à un niveau de vulgarisation adéquat. On y propose aux enfants d’adopter « les bons gestes au quotidien », parmi lesquels on trouve des engagements du type : « je trie mes déchets », « je ne jette pas les piles, les médicaments ou les ampoules avec les autres déchets », « je ne gaspille pas le papier », « je me déplace à pied ou à vélo pour les petits trajets ». Spécifiquement pour les enfants, l’ADEME et la Fondation Nicolas Hulot ont lancé le concours « Chantons le Défi pour la Terre ». Ce concours est ouvert aux classes des écoles primaires, du 3 octobre 2005 au 1er mars 2006. Chaque classe est invitée à créer une chanson ou un clip vidéo musical sur les thèmes du Défi pour la Terre : économies d’eau et d’énergie, changement climatique, respect des espèces vivantes, éco-consommation... Le message adressé aux enfants est clair et se base sur la responsabilité de nous tous : « Puisque nous produisons tous des gaz à effet de serre, nous devons tous agir. La terre compte sur toi, relève le défi ! ».

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