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Publicado em 10 de novembro de 2005
Traduções disponíveis em: English . Español .

L’empreinte écologique comme outil de sensibilisation sur la responsabilité individuelle et collective

Le concept de « l’empreinte écologique » pourrait être valorisé comme outil pédagogique dans le cadre d’actions de communication et d’éducation autour de la notion de la responsabilité, dans le but de faire prendre conscience de notre responsabilité pour l’impact de notre propre mode de vie sur l’environnement. Il offre donc un potentiel important pour le développement d’une attitude responsable.

Nous donnerons ici une courte présentation de cette notion (définition et applications), pour présenter par la suite quelques idées sur le potentiel éducatif du concept pour une initiation à la notion de la responsabilité.

Qu’est-ce que « l’empreinte écologique »

L’empreinte écologique (« ecological footprint » en anglais) est un indicateur environnemental, un outil d’analyse de la durabilité d’un mode particulier de gestion des ressources naturelles. Cet indicateur peut être utilisé comme une base pour la planification et l’implémentation de politiques au niveau d’une ville, d’une région, d’un état et au niveau planétaire.

L’« empreinte écologique » est définie comme le terrain productif du point de vue écologique, qui est nécessaire pour produire toutes les ressources que consomme un homme, une ville, un état, ou l’humanité à son ensemble et pour que tous les déchets produits soient absorbés à l’aide de la technologie existante [1]. L’« empreinte écologique » est mesurée en hectares.

Quand il s’agit de calculer l’empreinte écologique, il faut se rappeler que pour les activités de production et de consommation dans un lieu donné, on emploie des ressources qui proviennent de divers coins du monde. En plus, les impacts environnementaux de cette production / consommation auront des répercussions sur des régions éloignées de ce lieu spécifique. Pour cette raison, l’« empreinte écologique » est calculée comme la somme de ces terrains, à n’importe quel endroit de la terre.

Ce calcul peut se faire pour tout type de produit, agricole ou industriel, comme les céréales, le coton, le bois, les combustibles fossiles, etc. L’analyse est basée principalement sur les données qui sont publiées par l’Organisation des Nations Unies et par la Commission Intergouvernementale pour les Changements Climatiques.

Les calculs prennent parfois en compte des éléments très détaillés, comme p.ex. le niveau de la chaîne trophique qu’occupent les poissons qui sont consommés. Les poissons qui se trouvent aux niveaux supérieurs de la chaîne trophique consomment une plus grande partie de la production primaire de l’océan, comparativement à ceux qui se trouvent aux niveaux inférieurs. L’empreinte écologique d’une population donnée, pour la consommation des poissons est donc calculée comme une corrélation entre la quantité consommée et la chaîne trophique. Ainsi, si nous consommons une tonne de morue, au niveau 4 de la chaîne trophique, nous aurons une empreinte 10 fois plus élevée que si nous consommons une tonne de sardines, qui se trouve au niveau 3.

Les données sur l’empreinte écologique au niveau d’un pays se réfèrent à la consommation de ressources pour chaque pays ; quant à la consommation intérieure, on ajoute les importations et soustraie les exportations. La différence entre l’empreinte d’un pays et sa capacité biologique (où il faudrait ajouter une marge pour la protection de la biodiversité) constitue le « déficit écologique » de ce pays. Les pays (ou régions) qui se trouvent en déficit sont obligés d’importer la capacité écologique qui leur manque. Les pays qui ont des empreintes plus petites que leur capacité écologique ont un « surplus écologique ». Habituellement, ces pays emploient le terrain disponible restant pour la production de biens à exportation.

L’analyse montre qu’un grand nombre de pays développés s’appuie exclusivement sur la productivité écologique de terres qui se trouvent en dehors de ces pays. Des calculs qui ont été faits pour la Hollande, montrent que pour assurer les niveaux de consommation de produits alimentaires, forestiers et énergétiques en 1994, on employait des terrains 14 ou 15 fois plus grandes que l’étendue du pays. Des données réunies par le gouvernement hollandais montrent que la Hollande emploie environ 100.000 km2 de terrains agricoles, notamment dans les pays du tiers monde, pour la production de biens alimentaires. L’analyse de l’empreinte écologique (analyse en termes naturels et non pas économiques) montre que cette économie « développée » provoque des déficits énormes à d’autres régions de la planète.

Des calculs de « l’empreinte écologique des nations », contenant des données pour l’ensemble de la planète, ont été publiés pour la première fois, en 1997, à la suite d’une demande du Conseil de la Terre (Earth Council), dans le but d’être présentés au congrès qui a été organisé pour faire le point 5 ans après la Conférence de Rio de 1992. Les calculs ont été faits par l’organisation « Redifining Progress » aux Etats-Unis, en collaboration avec divers chercheurs et Fondations, ainsi que le Centre d’Etudes pour la Durabilité de l’Université Anáhuac à Xalapa du Mexique. On a calculé l’empreinte écologique de 146 pays qui comprennent environ 100% de la population mondiale. La dernière étude actualisée pour « l’empreinte écologique des nations » a été publiée en Novembre 2002. [2]

Le terrain écologiquement productif de la terre (terrains de la terre et de la mer) a été calculé à 11,4 milliards hectares. La population de la terre était, en 1999, 5,9 milliards. En divisant ces deux nombres, on est arriée au résultat que la capacité biologique de la planète, par personne, en 1999, était 1,9 hectares. Si on considère que le 12% du terrain global écologiquement productif de la planète, devrait être laissé disponible pour l’usage des autres espèces, le terrain disponible pour chaque individu, au niveau mondial, diminue de 1.9 aux 1.7 hectares. Ce chiffre, de 1.7 hectares, constitue la référence, à laquelle on devrait comparer les empreintes écologiques de chaque pays.

Cependant, ce niveau moyen reflète la situation actuelle et ne prend pas en compte l’augmentation attendue de la population mondiale. Quand la population mondiale atteindra les 10 milliards, dans environ 30 ans comme on l’attend, le terrain disponible pour chaque individu diminuera aux 1,1 hectares.

Selon les résultats de cette étude, la consommation de ressources naturelles par l’humanité dans son ensemble, dépasse la capacité de reproduction de la biosphère d’environ 20%. En d’autres termes, la biosphère aurait besoin d’un délai d’un an et trois mois pour renouveler ce que l’humanité consomme dans un an. L’humanité donc surexploite le capital naturel de la terre.

Les calculs de l’empreinte écologique des nations ne rendent compte qu’une toute petite fraction de l’impact réel de nos activités sur la terre, parce que, jusqu’à maintenant, nous ne disposons pas de données suffisantes pour divers facteurs intervenant. A titre d’exemple, on ne peut pas calculer les impacts d’activités qui détruisent systématiquement la capacité de renouvellement de la nature, comme l’emploi de substances et produits pour lesquels la capacité d’absorption de la biosphère est faible (plutonium et autres éléments radioactifs qui sont liés à la production de l’énergie nucléaire). De la même manière, on n’est pas en mesure de calculer les impacts de processus qui détruisent la biosphère de manière irréparable (déforestation, désertification, disparition d’espèces).

En plus, dans les calculs de l’étude de l’organisation Redifining Progress, on ne prend pas en compte l’usage de l’eau douce et les impacts des déchets solides, liquides et gazeux (à l’exception du dioxyde du carbone). Ainsi, les chiffres qui sont donnés sont sous-estimés et le niveau de l’impact de nos activités sur la terre est beaucoup plus élevé.

Donnons quelques exemples de calculs pour le niveau d’un pays. L’empreinte écologique de la Suède était, en 1999, 6.7 hectares par habitant. Cette empreinte est plus petite que le terrain biologiquement productif de la Suède, qui était 7,3 hectares [3]. La Suède, est-elle un pays durable ? Son empreinte est environ trois fois plus grande que les 1.7 hectares qui sont disponibles pour chaque habitant de la terre. Si chaque individu vivait au niveau de vie du Suédois moyen, la terre ne pourrait pas supporter la population actuelle de la terre pour longtemps. L’Egypte a une empreinte de 1.5 hectares, c’est-à-dire plus petite que les 1,7 hectares qui sont disponibles pour chaque individu. L’Egypte, est-elle un pays durable ? Nous ne pouvons pas admettre qu’elle l’est parce qu’elle dispose d’un terrain biologiquement productif de 0,8 hectares, elle a donc un déficit de 0,7 hectares.

L’empreinte écologique des Etats-Unis est 9,7 hectares, tandis que le terrain disponible est 5,3. Ce pays a donc un déficit de 4,4 hectares. La Papouasie Nouvelle Guinée a une empreinte de 1,4 hectares et un terrain biologiquement productif de 14 hectares, elle a donc un « surplus » de 12,6 hectares.

Quelle est l’utilité du calcul de l’empreinte écologique ?

Tout d’abord, les calculs montrent que la condition minimale pour la durabilité de la terre, dans son ensemble, est que l’empreinte de l’humanité devrait être plus basse que la capacité biologique globale disponible. Cependant, l’augmentation du rythme du développement économique, au moins dans les pays les plus pauvres, est nécessaire pour leur durabilité socio-économique. En même temps, toute augmentation de l’usage des ressources naturelles, au niveau planétaire, n’est pas durable, du point de vue écologique.

Au niveau d’un pays (d’une région ou d’une ville), les calculs de l’empreinte écologique montrent le niveau de deviation de la capacité biologique moyenne de la terre et de la capacité biologique de ce même pays. Dans le cas du déficit, ces calculs montrent le niveau de l’effort qui devrait être entrepris pour diminuer l’empreinte du pays (de la région ou de la ville) sur la terre. A titre d’exemple, la consommation de combustibles fossiles couvre plus que la moitié de l’empreinte des pays industriels. L’usage élevé de ressources renouvelables pourrait diminuer cette empreinte de manière significative. Ces calculs constituent encore un argument de plus pour donner l’accent à la recherche d’une autonomie et d’un équilibre écologique à l’intérieur d’une région, au lieu de chercher d’augmenter le niveau des interrelations interrégionales.

En parallèle, ces calculs pourraient être employés comme une base pour la définition de stratégies et politiques : comme un argument pour l’instauration de taxes pour des activités qui provoquent les plus grands impacts (la consommation de combustibles fossiles), pour la subvention de l’usage des sources d’énergie renouvelables, comme une base pour le calcul des taxes et des subventions, etc.

Nous sensibiliser sur notre propre « empreinte écologique »

Le fait de rendre publics les résultats des calculs sur l’empreinte écologique d’une ville, d’une région ou d’une nation, peut provoquer l’intérêt de la communauté locale autour de la question de la durabilité du mode de vie actuelle, ainsi qu’une discussion publique autour des paramètres sociales et économiques de cette question. Au niveau de l’école on pourrait effectuer des mini-recherches sur l’empreinte écologique d’une commune, d’une ville, d’une région, en s’appuyant sur des données existantes (ce qui peut devenir un projet éducatif en soi), ou encore à chercher à établir des indicateurs de la dette sociale et écologique des pays du Nord envers les pays du Sud.

L’éducateur et le communicateur peuvent trouver du matériel relatif à ce sujet sur Internet, où il existe plusieurs sites web qui donnent une présentation vulgarisée de cette notion et montrent de quelle manière nos habitudes quotidiennes forment notre empreinte sur la terre. Dans certains parmi ces sites, il y a des formes qui permettent le calcul de notre empreinte personnelle, quand on entre des données simples, comme p.ex. le nombre de fois que nous avons utilisé notre machine à laver dans la semaine, le nombre de fois que nous avons pris une douche ou un bain, etc. [4]

Le fait de nous rendre compte de notre propre empreinte écologique permet de comprendre que les impacts de nos activités dépassent les limites étroites de notre ville, de notre région, de notre pays. Le commerce permet de diminuer les impacts au capital naturel local, mais il transfère les impacts négatifs de notre surconsommation vers des régions et pays éloignés. A travers ces calculs, nous prenons conscience des interdépendences entre notre mode de vie et les impacts environnementaux sur le reste de la planète. Nous prenons conscience de notre propre responsabilité, en tant qu’individus et en tant que groupe social.

[1] Rees W., "Revisiting Carrying Capacity : Area-Besed Indicators of Sustainability", Population and Environment : A Journal of Interdisciplinary Studies, Volume 17, Number 3, January 1996, Human Sciences Press, Inc.

[2] Wackernagel M., Monfreda C. & Deumling D., "Ecological Footprint of Nations. How much nature do they use ? How much nature do they have ?", Redifining Progress, Sustainability issue brief, November 2002 Update.

[3] Wackernagel M., op. cit.

[4] adresses relatives :
- http://www.ecovoyageurs.com
- http://www.globalfootprints.org
- http://www.earthday.net
- http://www.RedifiningProgress.org

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