Bilan des activités pour 2005 - Orientations pour 2006

Objectifs 2005

En Europe, le travail autour de la Charte des responsabilités humaines a effectivement commencé en février 2005. Dans une première étape, qui s’étend jusqu’en novembre 2005, nos objectifs ont été les suivants :
 répérer les représentations du concept de responsabilité, dans des milieux professionnels et associatifs européens ;
 faire connaître la Charte des responsabilités humaines et le projet de la Charte pour l’Europe ;
 recueillir des avis et remarques sur le contenu de la Charte elle-même.

Cette étape devrait nous apporter les premiers enseignements sur la pertinence du projet de la Charte au niveau européen, qui allaient nous permettre de planifier les étapes suivantes.

Interviews : premiers résultats

Les premiers enseignements nous sont parvenus à travers les interviews que nous avons effectués, dans divers milieux professionnels et sociaux, dans trois pays, la France, la Grèce et l’Italie. Les interviews étaient orientées par les questions d’un questionnaire élaboré par l’équipe de coordination de la Charte en Europe, conçu spécialement pour le contexte européen. Entre le début mars et la fin septembre 2005, nous avons interviewé environ trente personnes. D’ici mi novembre, nous aurons transcrit les résultats d’une vingtaine d’interviews encore.

Nous avons constaté que les personnes interviewées trouvent le projet de la Charte intéressant et bien nécessaire. Son utilité primordiale serait de servir comme outil de sensibilisation, en vue d’un changement des mentalités et des comportements. La plupart des gens interviewés parlent du changement personnel, en tant qu’agent de changement social. Si la Charte sert à sensibiliser, à éveiller des consciences, il y aura un changement des comportements, un engagement citoyen au sein de groupes sociaux et professionnels, un engagement dans l’action au niveau quotidien. L’action citoyenne deviendra alors plus efficace et c’est, en ce moment, que l’on peut penser à proposer la Charte comme texte de référence au niveau international. Ces personnes considèrent qu’il serait irréaliste et inefficace de tenter – en ce moment précis – de faire de la Charte un « troisième pilier » de la vie internationale.

Il est évident que l’échantillon de notre recherche est tellement restreint que l’on ne peut pas prétendre que ces premiers résultats soient représentatifs des représentations sociales autour de la notion de la responsabilité et de la valeur éventuelle de la Charte, au niveau européen. Néanmoins, ces premiers résultats nous offrent quelques indications, quelques pistes d’orientation qui nous permettent de mieux dessiner les étapes suivantes de notre projet.

Expériences significatives

Paralèllement, nous avons tenté de repérer des expériences significatives du point de vue de la prise de responsabilités par des milieux professionnels et sociaux en Europe, des expériences telles que « l’entreprise responsable », des cas de prise de responsabilité par les collectivités territoriales, des cas de prise de responsabilité par les consommateurs, etc. Nous avons également repéré des projets d’ONG européens ayant pour objectif de responsabiliser les gens, leur faire changer d’attitudes, afin de se comporter de manière responsable dans leur vie quotidienne, lors des achats, chez eux, dans les lieux de travail et des loisirs.

Pluralité de Chartes, codes, pactes...

A travers ce premier inventaire, nous avons constaté qu’il existe plusieurs autres « chartes », bien répandues au niveau européen, mettant en avant des principes du même type que ceux de la « Charte des responsabilités humaines », p.ex. : « J’ai conscience que j’ai une part de responsabilité dans la dégradation de l’environnement », etc. Il s’agit de chartes du type « Code éthique » pour telle ou telle entreprise « responsable », « Achats verts » mis en avant par l’Union Européenne pour les approvisionnements du secteur public, le « Pacte pour la Terre » mis en avant par la Fondation Nicolas Hulot en France, la « Charte de la Terre » et autres.

Objectifs 2006-2007 : sensibilisation, partenariat

Basés sur ces premiers constats et indications, en ce qui concerne le milieu européen, nous pensons donc nous concentrer en priorité, durant les années 2006-2007, sur la mise en avant de la valeur de la Charte en tant qu’outil de sensibilisation et de prise de conscience. En particulier, nous tenterons de :

1. Sensibiliser sur le concept de responsabilité, en créant les outils éducatifs adéquats :
 à travers le texte de la Charte lui-même
 à travers toute la littérature et les initiatives citoyennes qu’on peut inventorier et lui associer (concepts et expériences comme la « consommation responsable », le « commerce équitable », les « empreintes écologiques », la « dette écologique », etc.),
 à travers les initiatives des groupements d’Alliés poursuivant des objectifs similaires aux nôtres (« l’Alliance des journalistes », le « pôle socio-économie solidaire », etc.).

2. Diffuser la Charte et l’information concernant le projet international de la Charte à des groupes professionnels pouvant jouer le rôle d’agents éducatifs et de « multiplicateurs » d’information : enseignants, animateurs, formateurs, journalistes, responsables de communication au sein d’organismes publics ou privés.

3. Tenter d’associer les groupes professionnels précités à un effort de sensibilisation pour une prise de responsabilités individuelles, basé sur la Charte comme outil de prise de conscience.