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Published on 28 August 2009
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Qui est responsable de l’économie ?

by Nina GREGG
Associated Central Topics: Companies and responsibility . Economy and Responsibility .
Associated General Topics: Economy .

Nina Gregg, de la Charte des responsabilités humaines, et Wolfgang Hoeschele, géographe à Truman State University, Kirksville, Missouri, ont co-animé un atelier intitulé « Une économie libératoire, équitable et durable » à l’occasion du premier Forum Américain sur l’Économie Solidaire.

Le Forum, qui s’est déroulé à l’Université de Massachusetts à Amherst les 19-22 mars 2009, a été convoqué par le Réseau d’Économie Solidaire Américain (USSEN) en partenariat avec la Universidad de los Andes du Vénézuéla et RIPESS-Amérique du Nord, le Réseau intercontinental pour l’économie solidaire et sociale, sous le thème « Construire un autre monde ». La CRH (États-Unis) était une des très nombreuses organisations qui parrainaient le Forum.

D’après Carl Davidson du Comité de coordination de l’USSEN, le Réseau américain d’économie solidaire a été lancé au Forum Social Américain 2007 d’Atlanta, qui avait rassemblé quelque 12 000 participants. Les militants du réseau d’économie solidaire (SEN) ont organisé plus de 80 panels et ateliers pour le Forum Social Américain, et le réseau a été créé parmi les participants. Le Forum d’Amherst était le premier grand projet américain de l’USSEN. Pour avoir des informations plus complètes sur l’USSEN, voir www.ussen.org.

Le Forum a rassemblé des participants du monde entier

Plenary session

[Elandria Williams du Highlander Research and Education Center et membre du Comité de coordination de l’USSEN intervient lors de la première séance plénière]

Près de 400 organisateurs, activistes et éducateurs ont assisté au Forum, venus d’Amérique du Nord, d’Amérique du Sud, d’Europe et d’Asie. Arrivant en pleine crise économique mondiale, tous avaient hâte de partager leurs expériences, apprendre les uns des autres et travailler ensemble pour élaborer des alternatives.

Le programme du Forum comprenait des séances plénières sur les thèmes, Définir l’économie solidaire, Visions mondiales réelles et modèles d’économie solidaire, et Construire le mouvement d’économie solidaire, et 200 ateliers qui traitaient de sujets tels que les dimensions pratiques de la création de coopératives, l’histoire de l’économie solidaire dans les différents pays, développer une économie verte, le logement coopératif, le commerce équitable, les coopératives d’épargne et de crédit, les monnaies alternatives, les coopératives au Vénézuéla, prises de pouvoir des travailleurs en Argentine, l’économie féministe, l’économie sociale au Québec, le rôle des syndicats, l’énergie solaire et bien d’autres.

« Une économie libératoire, équitable et durable »

Les participants de l’atelier « Une économie libératoire, équitable et durable » représentaient une grande variété d’activités économiques, y compris une propriété foncière collective, une coopérative d’épargne et de crédit, une fondation responsable, l’agriculture biologique, s’organiser contre l’embourgeoisement, le logement collectif durable, l’organisation pédagogique, le développement économique collectif et l’éducation des travailleurs. Plusieurs participants faisaient des études sur la pensée sociale, le changement social et l’agriculture durable.

Après un tour de table de tous les participants, Nina a donné une vue d’ensemble de la Charte des responsabilités humaines. Elle s’est concentrée sur la création de cultures de responsabilité et la différence entre le fait d’agir par devoir ou par obligation (basé sur les normes) et d’agir volontairement pour prendre des responsabilités (basé sur les valeurs). Nous avons affirmé que la responsabilité a des significations différentes selon les cultures et les communautés et aussi le pouvoir différentiel que nous avons pour prendre des responsabilités. L’action collective comme composant de l’économie solidaire est un exemple de comment la responsabilité collective peut donner plus de résultats que des individus qui agissent de manière responsable.

Wolfgang Hoeschele (à gauche dans la photo) a développé à partir de l’intervention de Nina sur la responsabilité en posant la question : de quoi nous rendrons nous responsables ? Que voulons-nous obtenir ?
Il travaille sur une vision et un agenda pour le changement économique en faisant une critique de la manière dont la pénurie est produite dans l’actuel système économique dominant, et comment nous pouvons créer, au contraire, l’abondance, en encourageant tout en même temps la liberté individuelle, l’équité sociale et la durabilité de l’environnement (ce qui est souvent perçu comme impossible).
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Les participants de l’atelier se sont constitué en petits groupes pour discuter de comment ils pourraient prendre des responsabilités pour travailler vers ces objectifs. Comme aide à la discussion, Nina a proposé une matrice qui identifiait les différents rôles que chacun pourrait jouer (en tant que salarié, consommateur, épargnant, qui soutient les autres, citoyen/électeur, ou activiste) et les échelles d’action (individu, famille, communauté, lieu de travail, Etat, pays et monde).

Après ces discussions en groupe, plusieurs membres des groupe ont fait les observations suivantes sur l’exercice :

• J’ai remarqué comment tout est lié – depuis l’individu jusqu’au monde – et l’importance qu’a un individu dans le monde.
• Je me suis plus familiarisé avec la langue de l’économie solidaire.
• Cet ensemble de valeurs (de l’économie solidaire) existe depuis longtemps. Maintenant nous changeons de cap pour exprimer ces valeurs.
• Il y a beaucoup de choses que nous faisons déjà pour prendre la responsabilité de l’économie.
• Pout toute décision, je ne me concentrerai plus sur moi-même mais sur les gens autour de moi. Je pense davantage au mondial.
• Je me sens vulnérable – cela ne me fait pas peur parce que je vois combien de ressources nous avons.
• Ma pensée a été transformée pou ce qui concerne les possibilités qui peuvent découler du désastre économique.
• Je me suis rendu compte de tout ce que nous avons dans notre communauté et que nous y associer nous rend plus fort.
• Je chercherai au-delà de notre cercle ou voisinage; nous avons besoin de créer des liens.

En tant que Coordinatrice américaine des activités de la Charte, Nina continue à travailler avec l’USSEN et avec un groupe de militants qui préparent un atelier de communauté sur l’économie solidaire. Les comités de la CRH soutiennent les réseaux et conférences d’économie solidaire en Asie et en Amérique du sud depuis de nombreuses années.

Le travail de Wolfgang Hoeschele s’articule autour d’une critique de l’économie – qui avance que l’économie telle qu’elle est enseignée aujourd’hui n’est pas une science de l’allocation de ressources rares, mais plutôt une science de l’allocation profitable de la pénurie. Les ressources sont profitables uniquement si elles sont rares – les ressources abondantes tel que l’air ne sont pas à vendre parce que tout le monde peut les avoir gratuitement. Cependant, si une ressource autrefois abondante devient rare, il y a un bénéfice potentiel. Les ressources sont abondantes si leur demande est bien moindre que leur offre, ou si on les utilise de façon à ne pas dégrader la ressource. Donc, la façon de rendre une ressource rare est de la dégrader, ou en manipulant l’offre ou la demande de cette ressource.
Le travail de rendre des ressources rares n’est pas laissé au hasard, mais réalisé par des « institutions génératrices de pénurie ». Parmi les exemples, se trouvent plusieurs formes de régime de propriété (par exemple, la propriété foncière privée si la majorité de la terre est la propriété de quelques uns et les plus nombreux ne peuvent pas récolter le fruit du travail qu’ils investissent dans la terre), toutes formes d’oligopoles et monopoles (qui permettent aux compagnies en position de monopole de manipuler les prix), les institutions financières qui rendent l’argent plus rare que les biens et services à échanger (par exemple, les intérêts), la manipulation de la demande à travers la publicité et les monopoles radicaux, tels que décrits par Ivan Illich (par exemple, le monopole radical du transport par véhicule privé, qui rend difficile ou impossible de se déplacer à pied, à vélo, ou par les transports publics). L’institution la plus fondamentale génératrice de pénurie est la croyance que les besoins humains sont illimités, et servis au mieux par les institutions du marché basées sur la compétition comme forme prédominante d’interaction sociale. Ensemble, ces institutions génératrices de pénurie sapent la liberté individuelle (en limitant les choix de gens), l’équité sociale, ainsi que la durabilité de l’environnement.
Comment vaincre ces formes de création de pénurie ? A la base, nous devons travailler à créer de l’abondance en rejetant les dualismes qui excluent un groupe ou un autre, et adopter un idéal d’intégrité et de liberté où la liberté est conçue comme liberté de tous à mener sa vie comme un art, ou comme de l’expression libre vers les autres. Cela implique d’explorer ses vrais besoins (qui existent toujours dans un rapport aux autres) et de chercher des façons d’exprimer ses propres valeurs fondamentales aux autres. Une telle liberté doit toujours permettre à tout autre la même liberté. Soutenir cette vision de la liberté, pour tous au présent ainsi que dans le futur, implique de soutenir des institutions tel que des régimes de propriété qui permettent à tous une juste part des ressources (par exemple, une vraie propriété commune de l’air, plutôt que de permettre à quelques uns de polluer l’air au détriment de tous les autres), et la promotion d’une autosuffisance et d’une coopération individuelle et collective. Parmi les exemples figurent toutes les initiatives représentées à la conférence d’économie solidaire, y compris les monnaies parallèles, les banques de bien commun, les jardins collectifs et une agriculture soutenue par la communauté, des coopératives de travailleurs, et bien d’autres. Il est vital de construire des coalitions entre tous ces groupes afin de permettre un meilleur soutien pour toutes leurs activités.
Les questions auxquelles il faut répondre en vue d’une prise de responsabilité dans ce cadre sont : De quelles manières est-ce que je contribue, ainsi que les institutions auxquelles j’appartiens, à générer de la pénurie ou de l’abondance ? Comment puis-je, ainsi que les institutions auxquelles j’appartiens, produire moins de pénurie et plus d’abondance ?
Pour avoir des informations plus complètes, voir http://sociology-anthropology.truma...

Pour en savoir plus, contacter Nina à charter_US bXV att.net or charter.US bXV alliance21.org

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