Un questionnaire en géorgien : un outil pour un état des lieux sur les responsabilités en Géorgie

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Nous avons élaboré un questionnaire, en l’adaptant à la situation en Géorgie, puis identifié des groupes cible pour comprendre ce que les gens pensent de la notion de responsabilité et de l’action responsable. En utilisant la version européenne du questionnaire, d’autres documents et à travers un brain-storming, nous avons rédigé une liste de questions pour le questionnaire Géorgien. Puis nous avons identifié les groupes et régions cibles. Pour prendre en compte les spécificités de certaines régions de la Géorgie avec sa population multinationale, nous avons également réalisé une version du questionnaire en russe. La première version du questionnaire a été testée par Julia Kharashvili, avec un groupe de "jeunes leaders" d’IDP (Internal Displaced Persons - Personnes Déplacées au niveau National). Sur la base de cette expérience et des commentaires, les questions ont ensuite été retravaillées.

Nous avons invité des volontaires pour le projet. Une réunion a été organisée pour les former sur les méthodes de l’interview et les principes de la Charte, avec une présentation des principes fondamentaux suivie d’une discussion. En juillet, les équipes se sont rendues dans les différentes régions.

En août, nous avons recueilli les premiers éléments des entrevues qui ont été menés dans plusieurs milieux professionnels et sociaux : parmi les étudiants, scientifiques (politique et sciences humaines), professeurs, artistes et journalistes. Les entrevues ont été menées dans 7 régions de la Géorgie. Mais l’été n’étant pas la meilleure période pour contacter les personnes, notamment les milieux enseignants et étudiants, notre plan initial qui était de compléter le processus des interviews pour fin septembre n’a pas été parfaitement atteint. Entre début juin et fin septembre 2006, nous avons interviewé environ 90 personnes. Actuellement, nous sommes dans la phase d’analyse des résultats. D’ici à la fin de l’année, nous aurons transcrit les résultats d’environ 50 entrevues supplémentaires.

Premiers résultats

Après étude des informations disponibles, nous avons relevé que toutes les personnes interviewées, indépendamment de leur origine professionnelle ou sociale, trouvent le projet de la Charte intéressant et tout à fait nécessaire. De nombreuses personnes interviewés mentionnent qu’ils ne réfléchissent jamais sur la responsabilité, mais que l’agir responsable a toujours été une notion forte pour les Géorgiens. Dans la plupart des cas, les gens ne considèrent pas la responsabilité comme un fardeau, mais ils ressentent plus une responsabilité vis-à-vis de la famille, des amis et des parents plutôt que pour des changements globaux.

La plupart des personnes interviewées pensent qu’actuellement la Charte ne peut pas être adoptée comme une loi, car la communauté n’est pas prête pour cela. Elles considèrent qu’il serait irréaliste et inefficace d’essayer - à ce moment précis – de faire de la Charte un "troisième pilier" de la vie internationale. La plupart de ces personnes parlent de la nécessité d’un changement individuel, comme une condition pour un changement social. En utilisant la Charte pour sensibiliser les gens et les stimuler, l’action socialement responsable deviendra alors plus efficace. L’opinion générale, principalement des adultes, pense que le texte devrait servir à faire prendre conscience et informer les jeunes pour les rendre plus responsables dans leurs vies quotidiennes.

Leçons tirées pour l’étape suivante

Nos travaux de recherche restant pour l’instant assez restreints, nous ne pouvons considérer que ces premiers résultats illustrent parfaitement les représentations sociales de la notion de responsabilité en Géorgie. Néanmoins, ces éléments nous donnent quelques indications qui nous aident à spécifier les prochaines étapes de notre projet. Nous pensons d’abord concentrer nos efforts en utilisant la Charte comme outil pour sensibiliser et informer les gens. En particulier, nous essaierons de :

1. Sensibiliser les gens sur le concept de responsabilité, en créant des outils pédagogiques adaptés :

 des posters et brochures pour les jardins d’enfants et les écoles
 des discussions, brochures et le texte de la Charte lui-même dans les universités et les lycées
 à travers les initiatives socialement responsables (opérations de nettoyage, empreintes écologiques, etc.)
 en reliant les initiatives du groupe avec des alliés dont les objectifs sont similaires aux nôtres
 en construisant un site Web Géorgien, comme outil éducatif moderne et efficace.

2. Diffuser la Charte et des informations sur le projet international de la Charte à des groupes professionnels qui peuvent jouer le rôle d’agents pédagogiques et de diffuseurs de l’information : professeurs, leaders, formateurs, journalistes, personnes en charge de la communication dans des organisations publiques ou privées.