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Publicado em 16 de janeiro de 2005
Traduções disponíveis em: français .

Petite réunion à la section philosophique de l’Université de l’Etat, le 28 octobre 2004

por Ina Ranson

Temas largos ligados: Philosophy . University .

Ce fut une rencontre plus informelle où j’étais invitée par une amie qui a voulu que je discute avec ses collègues, quatre hommes et deux femmes, tous professeurs. Comme ils connaissaient bien la philosophie allemande, j’ai parlé de Carl Améry (ancien président du PEN) et qui, épluchant les comptes rendus des rencontres d’intellectuels de l’Est et de l’Ouest dans les années 80, s’est étonné : « nous pensions tous que la question centrale était la confrontation entre capitalisme et communisme – mais déjà à cette époque-là, on vivait des problèmes tout autres : …la menace sur notre biosphère… ».

J’ai rencontré beaucoup d’intérêt pour le livre de Hans Jonas. Et on me répétait : tout ce qu’on nous raconte en ce moment sur la mondialisation est cent pour cent positif. Quand j’ai parlé un peu des forums sociaux et de Porto Alegre, j’ai dû promettre de revenir pour en dire plus.

Les droits et les devoirs

Le co-directeur de l’Université des Langues et des Cultures, Levan Lebanidze, un ethnologue et philosophe très reconnu :

Vous commencez par les droits : « Nous avons tous la responsabilité de faire vivre les Droits Humains dans nos modes de pensée et dans nos actions » Je crois que l’insistance sur les droits, c’est justement cela qui nous mène à notre perte. Cette entrée ne me plaît pas !

J’ai trouvé cette remarque injuste. Mais elle m’est revenue à l’esprit quand j’ai feuilleté, dans l’avion du retour, la revue gratuite qui m’invitait à de séduisants week-ends à peu d’heures de vol de Berlin, de Paris: « vous y avez le droit ! » Le droit de polluer inconsidérément l’atmosphère. Qui veut savoir que la consommation du kérosène des avions n’entre dans aucun plan de restriction des CO2 ? Qui a envie de s’informer sur ce qui le dérange ? Qui sait bien distinguer les droits de l’Homme des droits abusifs ? La prise de conscience des responsabilités semble bien plus difficile que celle des droits.

Préservation de l’environnement : la Charte à elle seule ne suffit pas…

Un étudiant :

L’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyan devra traverser la vallée de Borjomi, parc naturel abritant une source d’eau minérale réputée dans toute l’ex-URSS. Les risques sont énormes pour ce trésor naturel. Que pouvons-nous faire ?

Il y a eu une réelle mobilisation des Géorgiens. Les manifestations importantes en juillet et en août, les interventions auprès du président n’étaient pas vaines ; mais British Petroleum, Total et Ronald Rumsfeld sont plus forts. Comment répondre ? Je sais qu’en France il y a une nouvelle association Sherpa, créée par l’ancien secrétaire général de la Fédération Internationale des droits de l’Homme, qui vise à mobiliser le savoir-faire de juristes pour lancer des procédures à l’encontre des multinationales ne respectant pas les conventions internationales. Sherpa s’intéresse à l’histoire de cet oléoduc. C’est David contre Goliath. Et les Géorgiens se trouvent entre deux Goliaths avides.

Je termine par cette question difficile. Elle rappelle qu’en plus de la Charte, nous avons à apporter autre chose, aussi quand nous devons dire que nous ne savons pas. Il y a différentes manières pour exprimer notre solidarité.

Comme Edith l’a souligné, le texte de la Charte est un pré-texte. Il invite à y rentrer, à se l’approprier en le transformant. Il invite aussi à entrer dans des échanges qui nous mèneront peut-être beaucoup plus loin.

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