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Publicado em 10 de dezembro de 2005
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Diffusion de la Charte en France : interview d’un enseignant du primaire

por Jean-Paul BRAUX

Temas largos ligados: Environment .

Voici l’interview d’un enseignant du primaire en France, mis à disposition dans une structure d’éducation non formelle où il met en oeuvre des actions en lien avec le développement des politiques éducatives territoriales. Il est marié, a deux enfants (8 et 14 ans) et habite une maison individuelle en zone rurale.

Pour cette personne, la responsabilité est principalement vis-à-vis de l’environnement, de l’être humain, des êtres vivants. Elle pense à : « Lien / Partie d’un tout / Conséquence / Réfléchi / Harmonie » D’entrée de jeu, il est mis en avant le respect et l’épanouissement de la personne : « Il s’agit d’avoir de bonnes conditions de vie et se respecter. En famille, pour mes enfants c’est une volonté de protection, favoriser leur développement, qu’ils aient confiance en eux. Je fais en sorte aussi qu’il y ait une certaine joie de vivre. C’est la même chose au niveau du travail, c’est toujours l’idée de bonnes conditions de travail et du respect des autres, d’autant que moi j’ai en charge des salariés et d’autres personnes. Je m’attache à leur donner de bonnes conditions matérielles, géographiques, horaires etc. Le travail doit être apprécié et ils doivent se sentir bien. »

De nombreux facteurs de déresponsabilisation sont évoqués : le conflit, le manque d’informations , la concurrence qui peut initier un certain désengagement, l’ampleur d’un événement comme une catastrophe naturelle, et l’image de soi (« ... quand on ne se sent plus à la hauteur d’une tâche on peut laisser faire, laisser glisser les choses ; quelqu’un doit alors prendre le relais. Quelque part il faut être capable d’assumer la responsabilité, cela fait référence au fil de la vie ; par exemple, à un certain âge on s’en remet à l’autre. Quoi qu’il en soit la responsabilité doit être partagée, à Un tout seul c’est problématique, on aurait tendance à laisser tomber et à ne plus prendre de responsabilité »).

Face à des sujets comme le racisme envers les immigrés, la guerre en Iraq, la pollution atmosphérique, ..., la personne se sent certes responsable mais de façon partagée. Elle considère : « ..., c’est lié à mon engagement personnel notamment en matière de protection de l’environnement. Ceci dit la guerre en Irak, on se sent un peu dépassé. Sur les grands sujets, on a de la responsabilité certes, mais là quand on y pense comme ça, on théorise. On a bien une responsabilité mais est-ce qu’on peut véritablement l’exercer ? Peut-on l’assumer dans un comportement de tous les jours. La théorie est en contradiction avec la pratique. Personnellement, tout en étant conscient qu’un désherbant est nocif pour l’environnement, je suis capable d’en passer dans mon jardin ».

A propos de la question du commerce international du jus d’orange (article contenu dans le questionnaire que nous avons employé), il est à nouveau rappelé la dimension contradictoire : « Oui, je suis responsable sans pour autant arrêter de boire du jus d’orange » . Comme beaucoup de personnes interrogées sur ce sujet ; il est mis en avant le manque d’information et que la responsabilité incombe à plusieurs. « Moi je suis prêt à m’investir si je ne suis pas seul. C’est une question de prise de conscience collective. C’est un peu comme le tri sélectif qui fait que petit à petit on obtiendra du résultat ». Bien entendu, il est précisé qu’il faudra surmonter différents obstacles comme le coût, le temps disponible et la conviction de la réussite : « on ne s’engage pas dans une cause perdue ».

Le commentaire de la Charte révèle un fois de plus un rapprochement avec de l’idée des droits de l’homme. « Mais il semble, dans cette charte, intégrer la place de l’homme dans sa société et sur la planète. Je pense, en particulier, au partage équitable des richesses que l’on ne trouvait pas dans les droits de l’homme. A mon avis, c’est un élargissement, en ce sens qu’elle montre que l’homme n’est pas seul sur un territoire ».

Pour cet enseignant, l’intérêt de la Charte c’est : « Cela permet d’économiser 22 verres d’eau ! Cela permet aussi de trouver un équilibre entre le droit humain et différents êtres, c’est une question de partage des richesses. C’est aussi une prise de conscience de tous les êtres humains en particulier les dirigeants. Si tout le monde adoptait cette charte nous serions plus efficients. C’est un peu comme le processus de Kyoto. Cela peut être un texte moteur mais la dimension contraignante est un obstacle si on veut développer l’harmonie et le bien être. Quelquefois on refuse la contrainte, on cherche à l’éviter, on peut la dépasser, la transgresser. On n’aime pas bien faire contre son gré. »

Notre enseignant rappelle la dimension éducative dans l’application de la Charte en précisant : « J’ai peur que si on se limite aux professions on fasse un texte pour initiés, c’est pas seulement une question de travail, c’est aussi une question d’être, une façon de dire, une façon de voir la vie. C’est tout à fait intéressant de se servir de cette Charte comme pour sensibiliser et éduquer les jeunes et les adultes, pour qu’ils deviennent plus responsables dans leur vie quotidienne en particulier si on s’attache à une manière de vivre. Il faut dès le plus jeune âge s’occuper de cette question».

Lors de cette interview, il a été souvent évoqué la contradiction dans l’exercice de la responsabilité, différents obstacles, limites (« C’est du même ordre que la liberté, elle s’arrête où commence celle des autres »), la dimension contrainte de la « Charte » (les « Devoirs » de l’homme en regard des « Droits » de l’homme). Ces aspects se rencontrent aussi lors d’autres interviews et lors de débats menés en parallèle. De cela émerge l’idée qu’il faut malgré tout rester positif, ne pas tomber dans la culpabilisation, accepter de gérer les contradictions. Cela va bien dans le sens de cet « art de vivre » consistant à assumer ses responsabilités tout en conservant cette joie de vivre dont parlait notre enseignant dès le début de l’entretien.
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