rien

Publicado em 27 de outubro de 2005
Traduções disponíveis em:

Diffusion de la Charte en France : interview d’un élu d’une communauté de commune en Auvergne.

por Jean-Paul BRAUX

Temas largos ligados: Political responsibility .

L’interview d’un élu d’une communauté de commune en Auvergne débute par une réaction immédiate à l’idée de Responsabilité Humaine : « Pour moi c’est le sentiment d’appartenir à un groupe, le sentiment que mon attitude, mes actions peuvent intervenir sur le fonctionnement de ce groupe actuel et du groupe humain futur. Pour moi, ce qui se fait aujourd’hui a des répercussions sur notre monde mais aussi sur le monde de demain et cela a une importance pour les autres et pour moi. Responsabilité Humaine me fait penser à Solidarité, Liberté, Conscience. C’est une question d’éveil et de curiosité. Pour moi c’est mon engagement public en tant qu’élu pour avoir des actions sur le long terme. C’est aussi mon engagement associatif. Cette façon d’assumer ma responsabilité passe par une prise de position qui consiste à affirmer mes valeurs et mes idées. Je dois être capable de dire que je ne suis pas d’accord parce que « je pense que ».

Parmi les causes de déresponsabilisation cette personne pointe quelques facteurs importants : l’égoïsme, l’égocentrisme et le manque d’information ; il ajoute le politiquement correct : « j’entends par là pas d’affirmation des idées pour ne pas générer de conflit, ce qui est à rapprocher d’un autre facteur qui est le consensus du groupe, tout cela pour ne pas perturber ce même groupe ».

En développant la déresponsabilisation il insiste sur les attitudes irresponsables liées à l’égoïsme, à la peur de l’autre, à l’envie de s’affirmer. « Je donnerai comme exemple la prolifération des véhicules tout-terrain qui sont des engins volumineux, dangereux, coûteux, consommateurs d’énergie et qui donnent aussi une certaine image de soi, idée de protection et de puissance avec ces pare-buffles, c’est comme des chars d’assaut… ! ».

Enfin il mentionne Un autre facteur qui « «est l’augmentation de la taille de la structure qui a tendance à diluer la responsabilité. C’est le problème du mandatement. Quelqu’un devient responsable de plus de chose mais quelque part moins responsable. »

La réaction de cet élu à l’exemple du jus d’orange (aricle contenu dans le questionnaire que nous avons employé) révèle différents niveaux montrant la complexité d’une telle problématique. Cette personne se dit : « … responsable mais c’est forcément dilué comme une goutte d’eau, c’est précisément un problème de conscience collective et de réaction collective. On pourrait boycotter, le marché s’effondrerait alors. Ceci dit, il y a des mauvaises attitudes qui ne sont pas délibérées mais c’est la solution de facilité, solution de facilité entretenue par la publicité. Et puis il ne faut pas oublier aussi le coût. On fait ses courses avec les moyens que l’on a. Je ferais un rapprochement avec la problématique de la perche du Nil. Quelque part le consommateur est responsable du marché, mais c’est bien un cercle vicieux. C’est le cercle consommation, société, publicité. On pourrait refuser de rentrer dans le système mais il y a souvent un sentiment d’impuissance. Et puis il y a des données qui nous échappent, il n’y a pas que les problèmes techniques, et les problèmes économiques, il y a aussi des luttes d’influence, des lobbyings et des problèmes géo-politiques comme, par exemple, le marché des armes et la problématique de la perche du Nil. C’est aussi les lois d’un supra-marché qui ne tiennent pas forcément compte des micros structures locales. »

La Charte est jugée belle et intéressante et suscite des commentaires avec un sentiment général d’impuissance et d’utopie pour ce document considéré comme nécessaire en tant qu’univers devant être partagé par tous.

« Pour moi il y a des grandes valeurs qui sont développées, ce sont des valeurs fondamentales comme la liberté mais on est plutôt sur l’aspect passif. Par contre, de façon plus active, dans ce texte, la valeur de partage est à mettre en perspective avec la justice. Pour moi, l’équité est différente du partage. Dans le partage il y a l’idée d’un peu plus comme par exemple de donner un peu plus à quelqu’un pour qu’il puisse vivre. Une autre idée intéressante est la gestion prudente mais je trouve la formule un peu timorée et pas suffisamment volontariste. La première idée qui me vient à l’esprit c’est qu’il s’agit d’un vœu pieu, que je ne vois pas bien ce à quoi cela pourrait servir. C’est un peu comme la déclaration des droits de l’homme, la charte des droits de l’enfant, la charte de l’ONU. C’est comme un document à ajouter à la bibliothèque des livres de "bonne conscience". C’est comme si on construisait la SDN des responsabilités humaines ! Ceci dit, une utilisation intéressante pour moi serait la dimension éducative à tous les niveaux. Cela est pertinent mais pour moi ce n’est pas efficace, c’est un peu comme le processus de Kyoto, les massacres en Bosnie, les chinois et les droits de l’homme, l’ONU,… ! Pour moi c’est bien une question d’éducation et je pense en particulier à mes petites actions au quotidien »

En ce qui concerne, l’usage et l’application de la Charte, la dimension contrainte semble recevable à condition de la décliner de façon plus précise. Ceci dit pour cet élu la Charte est critiquable en tant que « charte de plus ». Cependant, il souligne que ce document peut malgré tout avoir une certaine importance « …dans le processus de décision parce que ce que l’on décide aujourd’hui peut peser sur le monde de demain. C’est important pour les générations futures en particulier par rapport aux incertitudes que font peser par exemple la recherche, je pense au nucléaire et aux OGM. Il faut tout de même souligner que sur cette question, la Charte apporte une nouveauté par rapport à la déclaration des droits de l’homme, j’entends par nouveauté le fait précisément qu’on se préoccupe des générations futures. »

Commentaire de l’auteur de la fiche :

L’interview est jugé intéressant toutefois il est souligné qu’ « il faudrait prendre le temps d’étudier un peu plus la Charte notamment pour trouver des formulations différentes du document par rapport à d’autres chartes. »

La personne a répondu principalement en tant qu’élu . Cependant elle s’est aussi exprimé personnellement en précisant qu’elle essayait d’être responsable en favorisant le commerce équitable ou en utilisant d’autres réseaux commerciaux : le bio, les jardins, les structures alternatives ; en étant attentive à sa gestion des déchets. Pour elle : « il s’agit de très petites actions que j’appellerais volontiers des micro actions comme le tri, la lutte contre le gaspillage. Mais c’est important car c’est le début d’une prise de conscience. Il faut commencer. Et commencer par des petits gestes de tous les jours. Il n’y a pas d’action utile sans quotidien. On peut améliorer tout cela en utilisant les réseaux ».

Auteur de la fiche : BRAUX Jean-Paul FAL63 21 place Delille 63000 CLERMONT – FERRAND France - science FZB fal63.org

Date de l’écriture de la fiche : 25 octobre (interview du 28 septembre 2005)

Mots clés : Charte / Responsabilité / Environnement /Education / Elu

Top

puce Mapa do site puce RSS puce vieinterne puce