Circulation of the Charter in France: Interview of an Elected Official of a Township in Auvergne
Circulation of the Charter in Italy: Interview of a Health Professional Education as a Way to Responsibility Interview of an Environmental Activist in Greece Social Learning as a Source of Responsibility: An Austrian Trainer’s View |
Published on 10 December 2005
Diffusion de la Charte en France : interview d’un membre du Ministère de l’Ecologie et du Développement durable by Jean-Paul BRAUX | |
La personne interviewée est chargée de mission à la DIrection Régionale de l’ENvironnement (DIREN) du Ministère de l’Ecologie et du Développement . L’interview d’une dame chargée de mission à la Direction régionale de l’environnement (DIREN) du Ministère de l’écologie et du développement durable s’articule autour des trois mots clés cités par cette personne : « citoyenneté / solidarité / engagement ». D’entrée de jeu, « la responsabilité est forcément humaine, pas animale ; j’y vois une redondance. Personnellement en tant que parent, je dois assumer pleinement ce rôle vis à vis de mes enfants, de moi-même et de mon conjoint (on est parent à deux). Porter de l’attention. Professionnellement, il s’agit de la conscience professionnelle envers moi-même et l’institution. Avoir un engagement suffisant dans le travail que j’ai à faire, tenir ce que j’ai dit que je ferai, tenir sa parole, être le moins possible défaillant. » Notre chargée de mission pointe quelques difficultés à assumer pleinement ces/ses responsabilités : le déficit de moyens (financiers, intellectuels, matériels et surtout du temps) le défaut d’encadrement, de management. Elle ajoute que le « peu de contrôle » peut être un facteur de déresponsabilisation, la hiérarchie ne semblant pas se sentir concernée et responsable de ce qui se fait. « Le danger est que l’exécutant peut ne plus se sentir responsable ou bien qu’il s’en fiche » L’exemple de la consommation de jus d’orange en Allemagne (aricles contenu dans le questionnaire que nous avons employé) la fait réagir en révélant le poids du quotidien : « Oui, j’achète du jus d’orange pour mes enfants. Je devrais faire du jus, c’est une question de vie quotidienne avec ses points faibles comme ce comportement facile . nos actes d’achat anodins ont un impact non négligeable. » Elle complète en soulevant le « problème d’information sur l’emballage qui devrait préciser d’où cela vient ; le consommateur n’est pas assez informé. » Sachant qu’ « il y a d’autres responsables. Toute l’industrie Agroalimentaire est responsable, son objectif étant de vendre. Le politique aussi est responsable dans la mesure où il doit réguler notamment en imposant un étiquetage plus précis en indiquant la provenance. Ainsi le consommateur fera son choix en connaissance de cause. L’information est nécessaire à l’exercice de la citoyenneté : consommateur citoyen et citoyen consommateur. » En ce qui concerne la Charte elle s’interroge : « Ce document a-t-il vocation à rentrer dans un document plus officiel et plus juridique comme par exemple la charte de l’environnement ou des déclarations de type déclaration des droits de l’homme. Je pense que l’on peut faire la parallèle avec la charte des droits de l’enfant. Je parle de ça parce qu’il me semble que s’il s’agit d’un document isolé, comment mettre en oeuvre, développer ces idées ? Donc il faut qu’il rentre dans un document officiel pour porter ces idées, une sorte de véhicule plus reconnu par les pouvoirs publics comme l’UNESCO pour la charte du droit de l’enfant. » Parmi les usages de la Charte Ce qui lui plaît le plus « c’est l’idée de travailler à la culture de la paix. Il y a bien sûr aussi le développement de la fraternité entre les peuples ce qui amène bien entendu à avancer sur la solidarité, sur la citoyenneté et donc on gagne en responsabilité humaine. C’est un cheminement pour arriver à la responsabilité humaine qui est le but. c’est bien mettre en place une série d’étapes. Pour moi, l’idée dans la première phrase "s’unir dans l’action" autrement dit la solidarité est bien une des premières étapes. » Cependant elle émet des réserves en particulier sur son application en milieu professionnel. Elle y voit « une contrainte supplémentaire et les milieux professionnels n’aiment pas qu’on leur impose ce genre de contrainte. A moins que ce soit eux qui décident de le mettre en place eux-mêmes. ...La charte s’adresse aux individus, aux habitants de la terre, pas aux professionnels. C’est un document de référence d’ordre moral et non une déontologie professionnelle cependant, cela peut être un document de portée politique (j’entends par là politique au sens noble). Cependant, il est vrai que cela peut renvoyer à l’occasion à de la déontologie mais ce n’est pas vraiment le point de départ. » Enfin elle considère la Charte comme « Pertinente, oui, pas de doute. C’est un document intéressant. Voici les points positifs que je retiens par exemple, la culture de la paix qui nous amène à s’unir dans l’action. Il y a aussi la dignité c’est le problème de l’écart entre les hommes qui se sentent inférieurs et ceux qui se sentent supérieurs. L’autre élément positif est bien la consommation éclairée des ressources car c’est bien ménager notre support de vie, si cela n’est pas trop tard. Un autre élément positif est bien sûr le partage équitable des richesses. Je vois, malgré tout, quelques éléments négatifs, quand on parle de gestion prudente de l’environnement qu’est-ce que cela veut vraiment dire ? Il y a un autre point que l’on ne trouve pas dans la charte et que finalement on trouve peu ailleurs : c’est la question de la démographie. C’est une question tabou et difficile, question qui est d’ailleurs à mettre en parallèle avec cette gestion prudente de l’environnement. Dans ce cas, qu’est-ce qu’on peut préconiser et je pèse mes mots. Enfin, je m’interroge sur cette idée de recherche de la thèse de la prospérité que je mettrais volontiers en perspective avec le partage équitable. » Ayant apprécié le moment de l’interview, « cela a été pour moi un moment de réflexion sur ma vie, sur ma façon de me comporter, sur le monde d’aujourd’hui. En quelque sorte, un peu de philosophie. », cette personne propose de poursuivre ce genre d’action de sensibilisation en proposant un temps de parole dans des rencontres régionales d’Education à l’Environnement prévues mi-novembre et consacrées à l’alimentation.
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