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Publicado el 10 de diciembre de 2005
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Diffusion de la Charte en France : entretien avec un militant écologiste

por Betty NGUYEN
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Nous présentons ici le compte rendu de l’entretien avec Gilbert Gouverneur, français, marié et père de deux enfants. Il est à la fois responsable hygiène, sécurité et environnement dans une entreprise de transfert industriel et, à titre militant et bénévole, président du comité Rhône de l’association Les Amis de la Terre depuis l’année 2000.

Quelle notion de responsabilité ?

L’interviewé a forgé sa propre conception de la responsabilité depuis son plus jeune âge quand, aîné d’une famille de cinq enfants, il a dû participer à la cohésion familiale, notamment en contribuant financièrement aux charges de la famille. Aussi sa conception de la responsabilité correspond-elle à une notion de prise en charge personnelle et de combat contre l’injustice sociale qu’il décrit comme « le pire des fléaux ».

Que ce soit dans son activité professionnelle, familiale et militante, pour exercer ses responsabilités, il se positionne comme un médiateur, transmetteur de sagesse, d’expérience (aux jeunes particulièrement), de savoir-être et de savoir-faire. Il aime montrer sans s’imposer, montrer la voie. Il précise qu’il est important de savoir intervenir au bon niveau pour être plus efficace à la fois pour soi mais aussi pour les autres.

Vis-à-vis de ses enfants, c’est surtout un savoir-être qu’il a tenu à transmettre, une forme d’apprentissage social : la politesse, savoir bien se comporter (notamment en société), être sociable, connaître la valeur de l’argent.

Professionnellement, son métier le conduit à agir en toute responsabilité puisqu’il s’agit d’assurer la sécurité des autres et de ne pas leur faire prendre de risques. Quelques obstacles compromettent cependant l’exercice de ces responsabilités sans sa profession : l’arbitrage financier entre plusieurs solutions de sécurité, l’absence d’approfondissement de la réflexion face à une diversité de solutions, l’absence de liberté de parole dans l’environnement professionnel. C’est d’ailleurs cette liberté de parole, le fait que Les Amis de la Terre soit indépendant de financements d’Etats qui renforce, selon Gilbert, la force de frappe de cette ONG. De même, le fait d’être reconnu comme agissant en tant que responsable renforce l’exercice des responsabilités : il faut préciser que cette ONG a réussi à avoir un rôle consultatif à l’Organisation des Nations Unies.

Si on demande à Gilbert s’il se sent responsable du racisme ambiant, il affirme qu’il ne peut être responsable de l’éducation qu’il a reçue et qui peut mener à des réflexes dangereux de xénophobie. Il se sent cependant responsable quand il ne parvient justement pas à maîtriser ces réflexes.

A propos du commerce international

En se penchant sur le texte présent dans le questionnaire rédigé par l’équipe d’animation en Europe. A la lecture de ce texte, Gilbert ne se sent pas responsable. La responsabilité est à rechercher du côté des transnationales, du PDG et de ses collaborateurs, qui possèdent tous les droits mais à qui aucun droit ne s’applique. Il s’avère nécessaire de réguler l’activité des transnationales. En France, l’article 116 du code des Nouvelles Régulations Economiques oblige les entreprises à publier un rapport annuel sur leur responsabilité sociale et environnementale. Le problème réside dans le fait que ce texte est très librement interprété et que la multiplication des codes de bonne conduite et des chartes éthiques (qui constituent des démarches volontaires et quasi auto-décrétées) ne sont que des parades pour conserver une bonne image de marque et consolider leurs ventes. Il s’agit d’une dérive de communication. C’est pourquoi les Amis de la Terre ont créé un bureau d’enregistrement de ces chartes multiples appelé Be Cause (cause de l’être !), démarche appelant à une responsabilisation des entreprises devant les citoyens et consommateurs.

Si on cherche une responsabilité du côté des consommateurs, on ne peut pas la leur imputer s’ils sont complètement soumis à la publicité, qui agit sur le subconscient et manipule les êtres. Si le comportement du consommateur se fait en toute connaissance de cause, alors il est responsable. Le droit à l’information s’avère donc crucial et c’est la tâche des ONG et militants que de décrypter les situations de manipulation, de rendre les consommateurs conscients des pouvoirs et contre-pouvoirs et de transmettre aux populations le contenu des rapports des entreprises, en essayant de déjouer les pièges de la communication.

Réactions sur le contenu de la Charte et son mode de diffusion

Sur le contenu de la Charte, Gilbert se reconnaît bien dans les principes énumérés. Ceux-ci sont généraux mais cela apparaît comme nécessaire pour unir les forces. Ils sont normatifs mais c’est agir en toute responsabilité que de nommer le Bien et le Mal au niveau philosophique. Gilbert est particulièrement sensible à la dimension éthique et universelle des principes (justice, solidarité, culture de paix qui, toutes, doivent exister en chaque point du globe).

Sur le dernier principe : un doute subsiste quant au destinataire de ce principe ; tous les lecteurs peuvent ne pas se sentir concernés. Le problème est également de savoir qui sont les forces régulatrices, qui fait appliquer les décisions, qui sanctionne éventuellement.

Sur les modalités de diffusion de la Charte, le plus efficace est la contrainte. Fort de son expérience en tant que Président des Amis de la Terre, Gilbert explique que seule la contrainte est comprise par les décideurs économiques. Si la démarche est uniquement volontaire, les effets et l’impact sont minimes. Il suggère une démarche similaire à celle qui prévaut pour les droits économiques, sociaux et culturels pour lesquels les Amis de la Terre en collaboration avec d’autres ONG et mouvements comme Amnesty International et Greenpeace font du lobby pour qu’une résolution de l’ONU pousse les entreprises à respecter ces droits.

Faire du lobby dans les instances internationales est selon Gilbert une bonne approche où pouvoirs et contre-pouvoirs s’affrontent. Cependant, des relais locaux, notamment des associations et Alliance 21, doivent pouvoir contrôler l’application des résolutions et principes directeurs des textes contraignants.

Le rôle d’Alliance 21 pourrait aussi être un rôle d’intermédiaire consistant à expliquer et à décoder la Charte.

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