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Publicado el 12 de marzo de 2007
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A qui appartient l’eau?


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Un conte sur l’eau et notre responsabilité, écrit par Elsa MARISSAL

Ceci est une histoire de grenouille, un conte ni tout à fait vrai ni tout à fait faux. Loin de notre réalité et pourtant si proche. Autour d’une mare vivait une colonie de grenouilles. Habituées à vivre autour de l’eau, cette ressource était pour elles inépuisable. N’y prêtant guère attention, elles s’en servaient sans retenue, sans même y penser.

Au début, la colonie ne comptait que peu de grenouilles et la mare suffisait. Puis plus la colonie de grenouilles grandissait, plus elle se mit à utiliser l’eau. La mare devint bientôt remplie de grenouilles, il était alors devenu pour elles impossible de nager sans rentrer dans une autre. L’eau se mit alors à manquer. Les conflits devinrent de plus en plus importants et la vie autour de la mare pratiquement impossible.

Les grenouilles eurent alors une idée. Elles bloquèrent un ruisseau non loin de la mare à l’aide d’un barrage. Peu à peu, une deuxième mare fit son apparition. La colonie de grenouilles se coupa alors en deux et la vie repris son cours.

Mais quelques temps plus tard, la colonie prit encore de l’ampleur et décida de construire un deuxième barrage sur un autre ruisseau, afin de faire une nouvelle mare. Aussitôt pensé, aussitôt fait.

On pourrait croire que l’histoire s’arrête là, mais non. Car la colonie continua encore et encore à grandir, et après avoir construit des barrages sur tous les ruisseaux du territoire, les grenouilles se trouvèrent bloquées.

Les grenouilles se lancèrent alors dans une guerre perpétuelle pour avoir accès à l’eau. Elles se divisèrent en plusieurs groupes, tous hostiles les uns aux autres. Si le groupe des grenouilles du sud construisait un barrage sur un nouveau ruisseau, le groupe des grenouilles du nord s’empressait alors d’en construire un plus haut afin de garder l’eau pour lui seul. Des gardes étaient postés autour de chaque point d’eau afin d’en interdire l’accès à toute grenouille de groupe différent.

L’eau n’était alors plus recherchée parce qu’elles en avaient besoin mais bien dans le souci de ne pas la laisser aux autres. Et les grenouilles les plus faibles et les moins téméraires ne pouvaient que difficilement avoir accès à cette eau devenue une ressource si précieuse.

L’ambiance devint insupportable et les dernières générations de grenouilles n’ayant jamais connu la paix décidèrent d’agir. Il fallait à tout prix trouver une solution pour que tout le monde puisse avoir de l’eau. Mais elles ne savaient que faire.

Bredouille, une jeune grenouille aventureuse fut désignée pour aller chercher de l’eau ailleurs et la ramener. Elle partit alors déterminée à la trouver et à ne pas rentrer bredouille.

Elle redescendit le long des ruisseaux et tout en marchant ne put en croire ses yeux. En amont des barrages, tout n’était plus que mort et désolation. Les grenouilles, en s’appropriant l’eau, avaient oublié le reste des habitants du territoire. La sécheresse avait fait fuir tous les autres animaux et les végétaux n’y avaient pas survécu.

Bredouille eut envie de s’asseoir et de pleurer. Comment les grenouilles avaient-elles pu en arriver là ? Elles qui aimaient tant l’eau.

Mais Bredouille ne s’arrêta pas, elle fut alors plus déterminée que jamais à trouver une solution. Elle continua sa route et marcha jour et nuit, dépassa les limites du territoire de la colonie jusqu’à trouver à nouveau un endroit vert.

Un lieu dépassant tous ses rêves, de l’eau à perte de vue, sans garde autour. La peur au ventre à l’idée que quelqu’un la surprenne, elle s’empressa de se jeter dans l’eau. Pendant qu’elle barbotait, un vieux crapaud s’approcha d’elle. En le voyant, Bredouille sursauta.
 « Excusez-moi monsieur, je ne savais pas que vous étiez là, je sors tout de suite de votre eau »
 « Pourquoi t’excuses-tu ? répondit le vieux Crapaud. Cette eau n’est pas a moi, reste dedans si tu y es bien. »
 « Si cette eau ne vous appartient pas, à qui est-elle alors ? », demanda t’elle.
 « Cela est-il important ? »
 « Oui, car là d’où je viens il n’y plus d’eau, tout est mort et sec. J’aimerais ramener cette eau chez moi. »
 « Ce que tu demandes là est impossible, car si cette eau ne m’appartient pas, elle appartient à tout le monde. Elle appartient à tous les végétaux et les autres animaux qui vivent grâce à elle. Elle est comme l’air, indispensable à nous tous et si tu nous l’enlèves pour sauver ta colonie, tu nous condamnes en même temps. »

Bredouille resta pendant deux longues années en compagnie du crapaud et appris de lui une nouvelle façon de se servir de l’eau. Puis une fois qu’elle eu l’impression d’en avoir appris assez, elle rentra chez elle afin de le partager.

Cette histoire ne dit pas si les autres écoutèrent Bredouille et apprirent d’elle. Elle ne dit pas si les végétaux repoussèrent. Car l’histoire de Bredouille ne fait aujourd’hui que commencer.

Conte écrit par Elsa MARISSAL, étudiante en BTS Gestion et Protection de la Nature en France dans la Drôme, dans le cadre d’un stage de coopération internationale, au sein de l’association Polis, à Syros en Grèce.

Syros, Grèce, 9 mars 2007

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